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VESPUCCI AMERIGO (1454-1512)

Navigateur italien né en 1454 à Florence, mort en 1512 à Séville.

Après avoir reçu une éducation humaniste, Amerigo Vespucci entre au service de la banque de Laurent de Médicis. À la fin de l'année 1491, ce dernier l'envoie à Séville dans une de ses entreprises dirigée par un armateur du nom de Giannotto Berardi. Vespucci est probablement encore dans la ville lorsque Christophe Colomb rentre de sa première expédition. Il prépare avec Berardi des navires pour les deuxième et troisième voyages de Colomb et reprend les affaires de la société lorsque Berardi meurt, fin 1495 ou début 1496.

On ignore le nombre exact de voyages que Vespucci accomplit entre 1497 et 1504, mais une première série de lettres mentionne quatre voyages tandis qu'une seconde n'en évoque que deux.

Le premier voyage attesté, entre mai 1499 et juin 1500, réunit quatre navires partis d'Espagne sous le commandement d'Alonso de Ojeda. Vespucci, chargé d'un navire, quitte Ojeda après avoir touché les côtes de la Guyane. Faisant route vers le sud, il semble avoir découvert l'embouchure de l' Amazone . Sur le chemin du retour, il atteint Trinidad et aperçoit l'embouchure de l'Orénoque avant de se diriger vers Haïti . Vespucci pense alors avoir longé la côte d'une péninsule orientale de l'Asie. Dès son retour en Espagne, il arme une nouvelle expédition dans l'espoir d'atteindre l'océan Indien, le golfe du Bengale et l'île de Taprobane (Ceylan). Mais le gouvernement espagnol rejette sa proposition et, à la fin de l'année 1500, Vespucci se met au service du Portugal .

Il quitte Lisbonne en mai 1501, entamant son second voyage. Après une halte aux îles du Cap-Vert , l'expédition fait voile vers le sud-ouest et atteint la côte brésilienne non loin du cap Saint-Augustin. Le trajet qu'il suit alors n'est pas attesté, mais Vespucci prétend avoir continué vers le sud. Il aurait ainsi aperçu le 1 er  janvier 1502 la baie de Guanabara (Rio de Janeiro) et serait descendu jusqu'au niveau du Río de la Plata, ce qui ferait de lui le premier Européen à avoir découvert son estuaire (Juan Díaz de Solís ne l'atteindra qu'en 1516). Ses navires pourraient avoir longé la côte jusqu'au sud de la Patagonie. On ignore le trajet que Vespucci emprunte pour rentrer à Lisbonne, où il débarque le 7 septembre 1502.

Ce voyage de 1501-1502 revêt une importance fondamentale dans l'histoire des découvertes géographiques car Vespucci y acquiert la certitude d'avoir découvert des terres inconnues n'appartenant pas à l'Asie mais à un « nouveau monde » et en convainc les savants de l'époque. C'est la raison pour laquelle en 1507 le géographe allemand Martin Waldseemüller, suggère dans la Préface de son traité de cosmographie de baptiser ce nouveau monde d'après son découvreur, Amerigo, inscrivant pour la première fois le nom d'Amérique sur un planisphère.

On ne sait pas avec certitude si Vespucci prend part à une nouvelle expédition en 1503-1504 pour le compte du Portugal, mais si tel est le cas, elle n'apporte aucune nouvelle connaissance. Vespucci prépare par la suite d'autres voyages, sans y participer en personne.

Au début de l'année 1505, il est rappelé en Espagne pour travailler auprès de la Casa de Contratación de las Indias, organisme fondé à Séville deux ans plus tôt afin de contrôler les rapports du royaume avec les Indes orientales. En 1508, il y est nommé piloto mayor , poste à responsabilité qu'il occupera jusqu'à sa mort. Il passera ainsi les dernières années de sa vie à enseigner l'art de la navigation et à lever les cartes officielles des nouveaux territoires découverts.

— Roberto ALMAGIA

— Universalis

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Roberto ALMAGIA et Universalis. VESPUCCI AMERIGO (1454-1512) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis . Disponible sur : (consulté le )

ALMAGIA, R. & Universalis. VESPUCCI AMERIGO (1454-1512) . Encyclopædia Universalis . (consulté le )

ALMAGIA, Roberto et Universalis. «  VESPUCCI AMERIGO (1454-1512)  ». Encyclopædia Universalis . Consulté le .

ALMAGIA, Roberto, et Universalis. «  VESPUCCI AMERIGO (1454-1512)  ». Encyclopædia Universalis [en ligne], (consulté le )

Autres références

AMÉRIQUE (Histoire) - Découverte

  • Écrit par Marianne MAHN-LOT

Jacques Cartier - crédits : British Library/ AKG-images

NOUVEAU MONDE CHRONIQUES DU

  • Écrit par Jacques LAFAYE, Itamar OLIVARES

ATLANTIQUE HISTOIRE DE L'OCÉAN

  • Écrit par Jacques GODECHOT, Clément THIBAUD
  • 13 670 mots

DÉCOUVERTES GRANDES

  • Écrit par Frédéric MAURO
  • BRÉSIL, histoire jusqu'en 1950

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premier voyage de amerigo vespucci

Amerigo Vespucci – Navire, itinéraire et chronologie

L’Amérique a été nommée d’après Amerigo Vespucci, un navigateur et explorateur florentin qui a joué un rôle de premier plan dans l’exploration du Nouveau Monde.

Qui était Amerigo Vespucci ?

Le 10 mai 1497, l’explorateur Amerigo Vespucci entreprend son premier voyage. Lors de son troisième voyage, le plus réussi, il découvre les actuels Rio de Janeiro et Rio de la Plata. Croyant avoir découvert un nouveau continent, il appela l’Amérique du Sud le Nouveau Monde. En 1507, l’Amérique porte son nom. Il mourut du paludisme à Séville, en Espagne, le 22 février 1512.

Navigateur et explorateur Amerigo Vespucci, le troisième fils d’une famille cultivée, est né le 9 mars 1451 (certains érudits disent 1454) à Florence, en Italie. Bien que né en Italie, Vespucci est devenu citoyen espagnol naturalisé en 1505.

Vespucci et ses parents, Ser Nastagio et Lisabetta Mini, étaient des amis de la riche et tempétueuse famille Médicis, qui régna sur l’Italie des années 1400 à 1737. Le père de Vespucci travaillait comme notaire à Florence. Alors que ses frères aînés partaient pour l’Université de Pise en Toscane, Vespucci a reçu sa première éducation de son oncle paternel, un frère dominicain nommé Giorgio Antonio Vespucci.

Lorsque Vespucci était au début de la vingtaine, un autre oncle, Guido Antonio Vespucci, lui a donné l’un des premiers de ses nombreux emplois. Guido Antonio Vespucci, qui était ambassadeur de Florence sous le roi Louis XI de France, a envoyé son neveu pour une brève mission diplomatique à Paris. Le voyage a probablement éveillé la fascination de Vespucci pour les voyages et l’exploration.

Avant l’exploration

Dans les années qui ont précédé le début de son premier voyage d’exploration, Vespucci a occupé une série d’autres emplois. Quand Vespucci avait 24 ans, son père l’a poussé à se lancer en affaires. Vespucci obligé. Au début, il entreprit diverses activités commerciales à Florence. Plus tard, il est passé à une entreprise bancaire à Séville, en Espagne, où il a formé un partenariat avec un autre homme de Florence, nommé Gianetto Berardi. Selon certains récits, de 1483 à 1492, Vespucci a travaillé pour la famille Médicis. Pendant ce temps, il aurait appris que des explorateurs cherchaient un passage au nord-ouest à travers les Indes.

À la fin des années 1490, Vespucci s’est affilié à des marchands qui ont fourni Christophe Colomb lors de ses voyages ultérieurs. En 1496, après le retour de Christophe Colomb de son voyage en Amérique, Vespucci eut l’occasion de le rencontrer à Séville. La conversation a piqué l’intérêt de Vespucci à voir le monde de ses propres yeux. À la fin des années 1490, l’entreprise de Vespucci avait du mal à faire des bénéfices de toute façon. Vespucci savait que le roi Ferdinand et la reine Isabelle d’Espagne étaient disposés à financer les voyages ultérieurs d’autres explorateurs. Puis, dans la quarantaine, Vespucci, attiré par la perspective de la gloire, décide de quitter son entreprise et de devenir un explorateur avant qu’il ne soit trop tard.

Selon une lettre que Vespucci aurait pu ou non vraiment écrire, le 10 mai 1497, il entreprit son premier voyage, au départ de Cadix avec une flotte de navires espagnols. La lettre controversée indique que les navires ont navigué à travers les Antilles et se sont rendus sur le continent de l’Amérique centrale en environ cinq semaines. Si la lettre est authentique, cela signifierait que Vespucci a découvert le Venezuela un an avant Christophe Colomb. Vespucci et ses flottes arrivèrent à Cadix en octobre 1498.

En mai 1499, naviguant sous pavillon espagnol, Vespucci entreprit sa prochaine expédition, en tant que navigateur sous le commandement d’Alonzo de Ojeda. Traversant l’équateur, ils se sont rendus sur la côte de ce qui est aujourd’hui la Guyane, où l’on pense que Vespucci a quitté Ojeda et a continué à explorer la côte du Brésil. Au cours de ce voyage, Vespucci aurait découvert le fleuve Amazone et le cap Saint-Augustin.

Le 14 mai 1501, Vespucci partit pour un autre voyage transatlantique. Maintenant sur son troisième voyage, Vespucci a mis les voiles pour le Cap-Vert – cette fois au service du roi Manuel Ier du Portugal. Le troisième voyage de Vespucci est largement considéré comme son plus réussi. Bien que Vespucci n’ait pas commencé à commander l’expédition, lorsque des officiers portugais lui ont demandé de prendre en charge le voyage, il a accepté. Les navires de Vespucci ont navigué le long de la côte sud-américaine du cap São Roque à la Patagonie. En chemin, ils ont découvert le Rio de Janeiro et le Rio de la Plata actuels. Vespucci et ses flottes sont rentrés via la Sierra Leone et les Açores. Croyant avoir découvert un nouveau continent, dans une lettre à Florence, Vespucci appela l’Amérique du Sud le Nouveau Monde. Son affirmation était largement basée sur la conclusion antérieure de Christophe Colomb : en 1498, en passant l’embouchure de l’Orénoque, Christophe Colomb avait déterminé qu’un tel déversement d’eau douce devait provenir de terres « aux proportions continentales ». Vespucci a décidé de commencer à enregistrer ses réalisations, écrivant que les récits de ses voyages lui permettraient de laisser « une certaine renommée derrière moi après ma mort ».

Le 10 juin 1503, naviguant à nouveau sous pavillon portugais, Vespucci, accompagné de Gonzal Coelho, repart pour le Brésil. Lorsque l’expédition n’a pas fait de nouvelles découvertes, la flotte s’est dissoute. Au grand dam de Vespucci, le commandant du navire portugais était soudainement introuvable. Malgré les circonstances, Vespucci est allé de l’avant, réussissant à découvrir Bahia et l’île de Géorgie du Sud. Peu de temps après, il a été contraint d’interrompre prématurément le voyage et de retourner à Lisbonne, au Portugal, en 1504.

Il y a des spéculations quant à savoir si Vespucci a fait des voyages supplémentaires. Sur la base des récits de Vespucci, certains historiens pensent qu’il a entrepris un cinquième et sixième voyage avec Juan de la Cosa, en 1505 et 1507, respectivement. D’autres récits indiquent que le quatrième voyage de Vespucci était son dernier.

L’homonyme de l’Amérique

En 1507, des érudits de Saint-Dié-des-Vosges, dans le nord de la France, travaillaient sur un livre de géographie intitulé Introduction à la cosmographie , qui contenait de grandes cartes découpées que le lecteur pouvait utiliser pour créer ses propres globes. Le cartographe allemand Martin Waldseemüler , l’un des auteurs du livre, a proposé que la partie brésilienne nouvellement découverte du Nouveau Monde soit étiquetée Amérique, la version féminine du nom Amerigo, d’après Amerigo Vespucci. Le geste était son moyen d’honorer la personne qui l’a découvert, et a en effet accordé à Vespucci l’héritage d’être l’homonyme de l’Amérique.

Des décennies plus tard, en 1538, le cartographe Mercator, travaillant à partir des cartes créées à St-Dié, a choisi de marquer le nom d’Amérique sur les parties nord et sud du continent, au lieu de la partie sud uniquement. Alors que la définition de l’Amérique s’est élargie pour inclure plus de territoire, Vespucci a semblé gagner du crédit pour les zones qui, selon la plupart, ont été découvertes pour la première fois par Christophe Colomb.

Les dernières années et la mort

En 1505, Vespucci, qui est né et a grandi en Italie, est devenu citoyen espagnol naturalisé. Trois ans plus tard, il obtient la charge de pilote senior , ou maître navigateur, d’Espagne. Dans ce rôle, le travail de Vespucci était de recruter et de former d’autres navigateurs, ainsi que de recueillir des données sur la poursuite de l’exploration du Nouveau Monde. Vespucci a occupé le poste pour le reste de sa vie.

Le 22 février 1512, Vespucci mourut du paludisme à Séville, en Espagne.

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Amerigo Vespucci

premier voyage de amerigo vespucci

Amerigo Vespucci ( Americ Vespuce en français ) est un navigateur italien qui fut au service de l' Espagne et du Portugal . Né en 1454 à la république de Florence ( Italie ), il décède au royaume de Séville (Espagne) le 22 février 1512 à 57 ans. Son prénom a servi à dénommer «  Amérique  » les terres découvertes par Christophe Colomb en 1492, car contrairement à lui, Vespucci voulait découvrir une nouvelle terre .

Biographie [ modifier | modifier le wikicode ]

Fils d'un notaire , il entre au service de banquiers florentins : les Médicis . Ces derniers l'envoient à Séville en 1491. Passionné de navigation, il participe à l'expédition espagnole d' Alonso de Hojeda , en 1499-1500, explorant les côtes de la Guyane et parvenant à l'embouchure de l' Amazone . En 1501-1502, avec les Portugais, il découvre la baie de Guanabara ( Rio de Janeiro ) et le rio de la Plata . En 1505, il est nommé chef des services de la navigation ( piloto mayor ) à la Casa de Contratación de Séville.

En 1507, le géographe allemand Martin Waldseemüller , dans son ouvrage Cosmographiae , lui attribue la découverte du Nouveau Monde et utilise son prénom (Amerigo - Americo en latin) pour nommer les terres découvertes depuis 1492.

Premier voyage 1 [ modifier | modifier le wikicode ]

Selon la Carta a Soderini , une lettre datée du 10 septembre 1504 est envoyée au chef de la république de Florence , le premier voyage d'Amérigo Vespucci aurait eu lieu entre 1497 et 1499. Les explorateurs se seraient rendus aux Canaries, puis ils auraient mis le cap à l'ouest. Ils auraient alors débarqué, plus loin vers l'ouest, après 27 ou 37 jours de voyage. Après avoir finalement peut-être atteint le golf du Saint-Laurent, ils seraient rentrés à Cadix en 1498 ou 1499.

Référence(s) [ modifier | modifier le wikicode ]

  • ↑ Amerigo Vespucci. [consulté le 27/05/2021]. Disponible sur : https://fr.wikipedia.org/wiki/Amerigo_Vespucci
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Amerigo Vespucci (1454 - 1512)

Dans l’ombre de christophe colomb.

Amerigo Vespucci, estampe de Crispijn van de Passe l'Ancien, vers 1590, British Museum, Londres, Royaume-Uni. Autour du portrait est inscrit : Amerigo Vespucci le Florentin, découvreur et conquérant de la terre du Brésil.

C’est injuste... Car il  fut bien le premier à prendre toute la mesure de la découverte. Contrairement à Colomb qui resta persuadé jusqu’à sa mort d’avoir atteint la partie la plus orientale de l’Asie, Amerigo Vespucci a le premier pressenti que l'Amérique était bien un continent à part entière.

La postérité a su lui rendre justice.

La Vierge de la Miséricorde, fresque de Domenico Ghirlandaio, vers 1472, église Ognissanti, Florence, Italie. Amerigo Vespucci est représenté entre le vieillard en rouge et la Vierge.

Un financier florentin

Simonetta Vespucci, cousine d'Amerigo Vespucci, Sandro Botticelli, vers 1480, musée Städel, Francfort, Allemagne.

Le premier prendra comme modèle la cousine d’Amerigo, Simonetta Vespucci, pour sa célèbre toile La Naissance de Vénus . Le second représentera toute la famille Vespucci, dont le jeune Amerigo, dans une fresque destinée à l'église d'Ognissanti de Florence et intitulée La Vierge de la Miséricorde .

Neveu de Giorgio Antonio Vespucci, religieux dominicain et propriétaire de l’une des plus riches bibliothèques de Florence, Amerigo suit les cours de son oncle au couvent de San Marco. Bien qu’initié à la culture humaniste et aux auteurs anciens, il s’intéresse surtout aux sciences, en particulier les mathématiques et la physique.

Ange Politien (à droite) au côté de Cristoforo Landino (au centre), détail de la scène de l'Annuncio dell'angelo a Zaccaria, peinte par Domenico Ghirlandaio entre 1486 et 1490 dans la Chapelle Tornabuoni de la basilique Santa Maria Novella à Florence.

À la mort de son père, en 1483, Vespucci reprend les affaires familiales et devient l’administrateur commercial du banquier Laurent de Médicis, dit le Popolano, et de son frère Jean, cousins de Laurent le Magnifique.

Parallèlement à ses activités commerciales, Vespucci fréquente des écrivains humanistes renommés tels Ange Politien et Luigi Pulci. Passionné par l’astronomie et la cosmographie, il constitue une énorme collection de cartes et d’ouvrages spécialisés.

L?adieu de Christophe Colomb aux souverains espagnols Isabelle de Castille et Ferdinand d?Aragon, Grands Voyages, America pars quarta, gravure, Théodore de Bry, Francfort, 1592, BnF, Paris.

La rencontre avec Colomb

Désormais homme de confiance des frères Médicis, Vespucci est envoyé en 1492 à Séville, qui est alors le plus important centre économique de Castille. Il y devient l’agent du banquier florentin Gianetto Berardi lequel finance l’armement et l’approvisionnement de bateaux espagnols ainsi que la traite des esclaves.

Le contact des marins et leurs récits fascinants éveille aussitôt son intérêt pour la navigation. Selon toutes vraisemblances, Berardi participe au financement du premier voyage de Colomb outre-Atlantique. Vespucci fait à cette occasion la connaissance du navigateur génois et à son retour des Antilles l’accompagne à Barcelone où il est reçu solennellement par Ferdinand d’Aragon et Isabelle de Castille .

La « Santa Maria à l'ancre », Andries van Eertvelt, vers 1628, National Maritime Museum, Londres. L' un des trois navires ayant permis à Christophe Colomb de traverser l'océan Atlantique lors de sa première expédition, en 1492.

En avril 1495, Berardi obtient un contrat pour l'envoi aux Indes de douze caravelles , divisées en trois convois, dont le départ s’échelonnera entre avril et septembre, afin de ravitailler la colonie d’Hispaniola fondée par Colomb. Mais les retards s’accumulent et l’armateur meurt huit mois plus tard sans qu’aucun navire n’ait appareillé.

En tant qu’exécuteur testamentaire, Vespucci a pour mission de remplir le contrat. En janvier 1496, une première flotte prend donc le large à destination des Indes. Hélas, à peine parties, les quatre caravelles sont victimes d’une tempête et sombrent. Tout le chargement est perdu mais par chance seuls trois marins ont péri.

Vespucci est contraint de liquider la compagnie commerciale de Berardi et se consacre désormais à ses propres affaires. Souhaitant mettre à profit son expérience dans la fourniture de matériel pour les expéditions maritimes, le Florentin décide de devenir navigateur.

Amerigo Vespucci devant affronter les indigènes de l'île d'Ity (peut-être proche des Bermudes), lors de son premier voyage vers le Nouveau Monde, comme décrit dans sa Lettre à Soderini en 1505. Gravure de Théodore de Bry, 1592, musée d'Histoire de Miami, Floride.

En mai 1499, Vespucci obtient une place d'astronome et de cartographe dans une expédition dirigée par Alonso de Ojeda, un ancien lieutenant de Colomb, qui appareille de Cadix. Les Espagnols atteignent la côte sud-américaine non loin du delta de l’Orénoque, dans l’actuel Venezuela. L’itinéraire emprunté ensuite par la flotte est assez flou. Il aurait conduit Vespucci le long des côtes brésiliennes, un an avant Cabral , jusqu’à l’embouchure de l’Amazone où le Florentin se serait attardé et aurait découvert une flore et une faune paradisiaque. Le navire de Vespucci serait ensuite descendu jusqu’à Recife avant de mettre le cap au nord-ouest.

Parvenant au lac de Maracaibo, les Espagnols découvrent un village de maisons de paille sur pilotis, entre lesquelles les indigènes circulent en pirogue. Ils baptisent cette contrée Venezziola (Venezuela), soit littéralement « petite Venise » .

Vespucci aurait ensuite atteint une île peuplée de géants et qui semble correspondre à Curaçao, avant de rejoindre Hispaniola où il séjourne deux mois. L’expédition fait son retour à Cadix en septembre 1500, les navires chargés de perles et surtout d’esclaves.

Vue panoramique de Lisbonne, enluminure de la Chronique de Dom Afonso Henriques par Duarte Galvão vers 1500.

Au service du Portugal

Alors qu’il se prépare pour un nouveau voyage, le navigateur voit ses projets contrariés par une décision des souverains espagnols qui interdisent l’embarquement de ressortissants étrangers dans les expéditions de découverte. Vespucci ne s’avoue cependant pas vaincu et se rend au Portugal, où fort de son expérience, il convainc le roi Manuel Ier de lui confier trois navires.

Gravure sur bois illustrant la première édition de la lettre d'Amerigo Vespucci en 1505 sur les îles récemment découvertes : elle représente le roi du Portugal pointant le doigt vers trois caravelles  et vers des Indiens qui semblent s'enfuir.

Longeant les côtes sud-américaines en direction du sud, il dépasse l’équateur ainsi que le tropique du Capricorne. Vespucci indique même avoir atteint les 50 degrés de latitude sud, soit à peine à 650 kilomètres de la Terre de Feu, pointe sud du continent ! Son affirmation est cependant peu crédible puisqu’il ne mentionne pas l’estuaire du Rio de la Plata qu’il aurait obligatoirement dû voir.

Vespucci va naviguer durant presque un an dans l’hémisphère sud et découvrir une faune et une flore totalement inconnues en Europe. Contrairement à Colomb, il n’est ni guidé par la recherche de métaux précieux, ni par l’évangélisation des indigènes. Sa démarche est avant tout d’ordre scientifique. Ses notes sur les mœurs des populations autochtones du littoral brésilien sont d'un considérable intérêt ethnologique et anthropologique et témoignent d’un authentique talent d’observation.

Amerigo Vespucci découvrant la constellation de la Croix du Sud avec un « astrolabium », gravure de Jan Collaert, d'après Stradanus, 1591.

Vespucci se livre également à des observations nocturnes de la lune qui lui permettent de mieux calculer sa longitude et déterminer la distance est-ouest parcourue. Ses constations le conduisent à en déduire l’existence d’une terre extrêmement vaste.

Surtout, et contrairement à Colomb qui demeure convaincu que les terres qu’il a découvertes constituent la partie la plus à l’est de l’Asie, Vespucci pense qu’il s’agit d’un continent à part entière. Long de seize mois, ce voyage en Amérique australe aura énormément d’impact et ouvrira la voie à Magellan vingt ans plus tard.

Entre mai 1503 et juin 1504, Vespucci aurait également participé à une nouvelle expédition, toujours patronnée par le roi du Portugal. Commandé par Gonçalo Coelho, ce quatrième voyage, pour lequel de sérieux doutes subsistent, l’aurait mené à nouveau au Brésil, jusqu’au port de Bahia, via l’île Fernando de Noronha.

Ville de Séville au XVIe siècle, Alonso Sánchez Coello, musée des Amériques, Madrid, Espagne.

Retour à Séville

Après cette ultime expédition, Vespucci fait son retour à Séville où il retrouve Colomb avec lequel il continue à entretenir d’excellents rapports. En février 1505, Vespucci se rend à la cour de Ferdinand d’Aragon, avec une lettre de recommandation de Colomb en poche. Le roi lui confie de nouvelles expéditions avec pour but de découvrir un passage vers l’ouest.

Vespucci se montre d’autant plus sensible à la proposition du souverain que les Portugais ont fait preuve d’une certaine ingratitude à son égard et rétribuent mal ses services. Deux mois plus tard, il se voit accorder la nationalité castillane ainsi qu’une pension.

Tout en restant à la disposition de la Couronne, Vespucci reprend ses activités d'armateur. Il est chargé de monter avec Vicente Pinzón, une expédition vers l’île des Moluques (à l’est de l’actuelle Indonésie), à laquelle il doit participer comme capitaine d'un navire. Il achète une partie du ravitaillement mais le projet est finalement avorté, l’obligeant à revendre tous les équipements rassemblés.

Amerigo Vespucci débarque en Amérique, Théodore de Bry, gravure, XVIe siècle.

Le succès de Mundus novus

Au même moment, le nom de Vespucci commence à être connu dans toute l’Europe. En effet, le navigateur a relaté son troisième voyage à son protecteur, Laurent de Médicis, et une compilation de ses lettres a été publiée sous la forme d’un ouvrage en latin intitulé Mundus novus ( Nouveau Monde ).

Ce texte constitue le premier témoignage sur le Nouveau Monde relaté de manière scientifique et dénué de tout sentiment religieux ou missionnaire. Dans cette œuvre, dont en réalité rien ne prouve qu’il en soit réellement l’auteur, Vespucci dépeint la nature luxuriante et paradisiaque des nouvelles terres, le corps gracieux des femmes, le chant mélodieux des oiseaux et les couleurs flamboyantes des perroquets.

L'image du cannibalisme, gravure de Johann Froschauer pour une édition du Mundus Novus d'Amerigo Vespucci, publié à Augsbourg en 1505.

Vespucci relate des combats avec des indigènes belliqueux et exprime son horreur devant les rituels cannibales, décrits pour la première fois, et dont un des marins de son expédition fut la victime.

Dans la foulée de Mundus novus , le récit des quatre voyages de Vespucci est également publié à partir des lettres adressées par le navigateur à son ami d’enfance, l’homme d’État florentin Pier Soderini. La perception du monde et le style vivant et imagé utilisé par le navigateur, répondent parfaitement aux attentes du public lettré et les deux ouvrages connaissent aussitôt un succès retentissant.

Les lettres de Vespucci sont traduites en plusieurs langues et circulent dans toute l’Europe au point de devenir les textes contemporains les plus diffusés depuis l’invention de l’imprimerie, un demi-siècle plus tôt.

Carte de 1507 par Martin Waldseemüller ; première carte à inclure le nom « Amérique » et à représenter les Amériques comme séparés de l'Asie. Il n'y a qu'un seul exemplaire de la carte qui a été conservé et acheté par la Bibliothèque du Congrès en 2001 pour 10 millions de dollars. L'agrandissement fait un focus sur la désignation « America ».

En 1507, le cartographe Martin Waldseemüller , chanoine de Saint-Dié (Vosges) et passionné de géographie, fait paraître un traité de géographie intitulé Cosmographiae Introductio dans lequel est présentée pour la première fois une description du Nouveau Monde, accompagnée d’une lettre de Vespucci faisant part de ses explorations. L’auteur propose de baptiser le continent « America » en l’honneur de celui qu’il imagine être son découvreur, Amerigo Vespucci. Ce toponyme est également repris sur la carte de Waldseemüller qui accompagne l'ouvrage, carte où figure pour la première fois le terme « America » . Publié en 1507, l’atlas connaît un très grand succès et 1000 exemplaires sont vendus en quelques mois, contribuant à la diffusion du mot « Amérique » , du moins parmi les spécialistes. Trente ans plus tard, Mercator reprendra le nom  « America »  dans ses planisphères. Colomb ne put s’en offusquer puisqu’il mourut un an avant la publication de l’atlas de Waldseemüller. Vespucci, qui lui survécut quelques années, n'en fut pas plus informé. En Espagne où il finit sa vie, sans doute n'a-t-il jamais eu connaissance du bel avenir de son prénom.

Carte d?Amérique, avec les représentations de Christophe Colomb, Amerigo Vespucci, Fernand de Magellan et Francisco Pissarro, Théodore de Bry, 1566, dans Americae, Vol. VI, bibliothèque d'art, Dist. RMN, Berllin.

Pilote majeur de Castille

En 1508, Vespucci est à nouveau convoqué à la cour de Ferdinand, à Burgos. Voyant ses services enfin récompensés par le roi, il est nommé « Pilote majeur de Castille » de la Casa de Contratación, une institution créé quelques années plus tôt pour contrôler le commerce et la navigation avec le Nouveau Monde et basée à Séville.

Disposant d’un salaire annuel de 50 000 maravédis plus 25 000 autres de frais de représentation, Vespucci se voit confier la direction d’une école de navigation, habilitée à délivrer un brevet à tous les navigateurs voyageant vers le Nouveau Monde.

Statue de Vespucci à la Galerie des Offices de Florence.

Empêché de reprendre la mer par ses nouvelles attributions, il se fixe définitivement à Séville où il consacre tout son temps à ses fonctions, tentant d’élever le savoir des marins espagnols, souvent illettrés et peu formés aux techniques scientifiques. Il initie les futurs navigateurs à la cosmographie et à l’astronomie ; il leur enseigne également ses méthodes de détermination de la longitude ainsi que le maniement du quadrant et de l'astrolabe.

À la pointe du progrès technique, il envisage de créer des navires dont la coque serait revêtue de plomb. Vespucci est tellement passionné par sa tâche qu’il distribue sa carte étalon à tous ceux qui la lui demandent. Inquiet d’une divulgation des découvertes espagnoles, le roi Ferdinand doit personnellement intervenir pour exiger du navigateur qu’il ne transmette dorénavant ses précieuses cartes qu’aux personnes nommément désignées par lui.

Attaqué par le paludisme qu’il avait sans doute contracté lors de son dernier voyage, Vespucci s’éteint à Séville le 22 février 1512, quelques années seulement avant que Magellan ne réalise son rêve en contournant pour la première fois le continent auquel il avait donné son nom.

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Question à Julien Collat : Vespucci a-t-il su qu’il avait donné son nom au Nouveau Monde ?

Henri Cotta (14-02-2018 17:35:59)

Pour rentrer dans les détails, lire l'excellent "Amerigo" de Stefan Zweig !

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Julien Colliat

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Julien Colliat

Sa spécialité universitaire est l’histoire contemporaine mais il se passionne pour tous les domaines de l'Histoire y compris les plus inattendus. Cette ouverture d'esprit l'amène à collaborer à de nombreux livres de vulgarisation historique et des documentaires télévisés. Il a publié ainsi en 2019 une Anthologie de la répartie aux éditions du Cherche-Midi.

Sous la bannière Herodote.net, il a signé en 2018 un hors-série du magazine belge Télépro sur l'Histoire de la Belgique.

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Amerigo Vespucci fut un explorateur italien. Il donna son nom aux Amériques, bien qu’il ne fût pas le premier Européen à les explorer. En effet, il traversa l’océan Atlantique plusieurs années après le premier voyage de Christophe Colomb.

Amerigo Vespucci naît à Florence (Italie) en 1454. En 1491, il part vivre en Espagne, où il travaille pour une grosse entreprise commerciale. Il rencontre Christophe Colomb et l’aide à préparer ses navires pour ses deuxième et troisième voyages.

Vers 1499, Amerigo Vespucci embarque lui-même à bord d’un navire espagnol, en tant que navigateur (pilote). Il explore la côte nord-est de l’Amérique du Sud, puis revient en Espagne. En 1501, il repart, cette fois sur un vaisseau portugais. Il explore la côte sud-est de l’Amérique du Sud.

À son retour en Europe, [...]

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Histoire

Vespucci, amérigo

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Le continent américain a été nommé d'après l'explorateur Amerigo Vespucci, né le 9 mars 1451 à Florence, en Italie. Il était le troisième des quatre fils de Nastagio et d'Elisabetta Vespucci, dont la famille était influente dans la cité-état gouvernée par la famille Médicis, pour laquelle Amerigo Vespucci travailla plus tard. Il était bien éduqué et avait développé des intérêts pour l'astronomie, la géométrie, la physique, les mathématiques et les cartes. Ces intérêts ont également favorisé le désir de voyager. De 1478 à 1480, Vespucci a été attaché à l'ambassade de Florence à Paris, France. En 1492, il quitta Florence pour Séville pour s'occuper des intérêts des Médicis en Espagne. Ce fut la même année où le Nouveau Monde fut "découvert" par Christophe Colomb, dont les explorations furent très admirées par Vespucci. À l'âge de quarante et un ans, Vespucci devient directeur d'une société marchande qui fournit des navires pour de longs voyages, y compris les nombreux voyages de découverte qui se déroulent à cette époque.

Le nombre de voyages entrepris par Vespucci est contesté; cela aurait pu être jusqu'à six. En tout cas, les premiers voyages étaient sous pavillon espagnol et ceux de 1501 et 1503 sous pavillon portugais. Vespucci commença son premier voyage vers le Nouveau Monde le 10 mai 1497 et revint en 1498. Sa compagnie comprenait trois navires, fournis par le roi Ferdinand de Castille, et explora la côte nord de l'Amérique du Sud avec un débarquement au Brésil ou en Guyane. Au cours de ce premier voyage, il a également navigué dans les Caraïbes, puis à l'ouest vers le Costa Rica; après avoir suivi la côte mexicaine du golfe et passé la Floride, la compagnie a navigué vers le nord et a finalement atteint le golfe du Saint-Laurent. Lors de son deuxième voyage, qui a quitté Cadix le 16 mai 1499, Vespucci a servi de navigateur et a été accompagné par Alonso de Ojeda et Juan de la Cosa. L'expédition a touché les îles du Cap-Vert au large des côtes de l'Afrique, exploré la côte nord-est de l'Amérique du Sud, y compris l'embouchure du fleuve Amazone, et visité les îles des Caraïbes d'Hispaniola et de Cuba, ainsi que les Bahamas. Au cours de ce voyage, Vespucci a également utilisé ses compétences mathématiques et cartographiques pour calculer la circonférence de la terre à moins de cinquante miles.

Peu de temps après le retour en Espagne en 1500, un autre voyage était prévu et le 14 mai 1501, Vespucci quitta Lisbonne. Cette expédition a exploré la côte sud-est de l'Amérique du Sud, y compris le Rio de la Plata, et la côte sud à moins de 400 miles de la Terre de Feu, la dernière terre au sud avant l'Antarctique. Son quatrième voyage a été fait avec Gonzalo Coelho et a quitté Lisbonne le 19 juin 1503. Ces derniers voyages ont conduit Vespucci à se rendre compte que le Nouveau Monde n'était pas l'Asie / Inde, le but de Colomb et d'autres explorateurs contemporains. Sa révélation a conduit les cartographes européens à redessiner des cartes du monde, parmi lesquelles le cartographe allemand Martin Waldseemuller, dont la proposition d'appeler le continent nouvellement découvert «Amérique» a immortalisé Vespucci. En 1505 et en 1507, Vespucci entreprit deux autres voyages avec Juan de la Cosa à la recherche d'or, de perles et de bois.

La contribution de Vespucci à la connaissance européenne du Nouveau Monde a également pris la forme de lettres à des contacts en Europe et de descriptions écrites des peuples autochtones d'Amérique du Sud et de leurs pratiques culturelles et agricoles. Ses expéditions ont facilité le commerce entre le Nouveau et l'Ancien Monde et l'annexion des colonies. Vespucci est devenu un citoyen naturalisé de l'Espagne en 1505, la même année où il a épousé Maria Cerezo. En 1508, il fut déclaré pilote-major d'Espagne, poste distingué qu'il occupa jusqu'à sa mort du paludisme à Séville le 22 février 1512.

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Amerigo Vespucci : Un nom pour le Nouveau Monde

I. la jeunesse de vespucci.

Amerigo Vespucci

II. Amerigo à Séville

La famille Medicis fait du commerce dans toute la péninsule ibérique. En septembre 1489, le correspondant de Lorenzo de Pier Francisco l'informe de la mauvaise gestion des comptes de Séville. Le "Popolano" décide alors d'y envoyer des hommes de confiance pour y remettre de l'ordre. C'est ainsi que Amerigo rejoint Juanoto Berardi dans la capitale andalouse au début de l'année 1492. Depuis plus de dix ans, Juanoto Berardi , travaillant pour le compte des Medicis, est le commerçant florentin le plus influent en Andalousie. En avril 1492, au moment où Christophe Colomb et les Rois Catholiques signent les "Capitulations de Santa Fé" à Lugo, Berardi et Francesco Riberol (futur banquier et ami de Colomb) attendent eux aussi pour signer un traité qui les autorisera à conquérir l'île de Palma. On ne sait pas si Vespucci a rencontré Christophe Colomb à cette occasion. Mais on est certain qu'il était présent à Barcelone quand l'Amiral fut reçu triomphalement de son premier voyage. Depuis ce jour, Amerigo Vespucci et Christophe Colomb vont entretenir des relations commerciales dans un premier temps, puis d'amitié et de réelle confiance. Au service de Berardi, Vespucci prend part à l'affrètement de la deuxième flotte de Colomb en route pour les Indes, laquelle prend la mer à Cadix le 25 septembre 1493. Au début de l'année 1494, Bartolomé Colomb se met d'accord avec Berardi et Vespucci pour préparer le voyage qu'il doit entreprendre en avril. Les accords commerciaux concernent des cargaisons d'esclaves noirs. A la fin de l'année 1495, Berardi décède. Mais cela n'arrête en rien Amerigo Vespucci qui affrète une flotte de 4 navires qui prennent la mer en février 1496. Mais les navires font naufrages près des côtes de Cadix, Rota et Tarifa. En juin 1496, au moment où Vespucci fait les comptes de son naufrage, Christophe Colomb revient de son second voyage et il noue avec le florentin de grandes relations.

Les voyages d'Amerigo Vespucci en Amérique

Iii. les voyages de vespucci.

Amerigo Vespucci

IV. Amerigo, un nom pour le Nouveau Monde

Amerigo Vespucci est mort, mais son nom, ou plutôt son prénom, allait faire couler beaucoup d'encre. Chacun sait que le continent américain fut baptisé à partir du prénom du navigateur florentin. Mais comment en est on venu là si tout le monde admet que ce fut Christophe Colomb, le premier à avoir posé le pied sur le continent américain ? Christophe Colomb aurait débarqué au Venezuela et se serait retrouvé face à l'Orénoque. Pensant avoir débarqué une fois de plus sur l'une des nombreuses îles des Caraïbes, il renonça à explorer cette nouvelle terre. Mais les données qu'il consigna dans son journal de bord confirment qu'il avait bel est bien posé le pied sur le continent. Alors pourquoi ne pas l'avoir baptisé " Colombie " ? Cette "erreur" géographique, cette "imposture" diront certains, nous la devons à un géographe de Saint Dié en France. Dans cette petite ville des Vosges, en Lorraine, un imprimeur du nom de Gauthier Lud décide en 1507 de rééditer la " Cosmographia de Ptolémée ", l'ouvrage géographique de référence à cette époque. Les nombreuses découvertes de ces dernières années impliquaient qu'on la corrigeât. Pour tracer et graver les nouvelles cartes on fit appel à un jeune géographe du nom de Martin Waldseemüller . Sur quelles bases allait on s'appuyer pour la description de ces nouvelles terres ? C'est alors qu'on se souvint qu'un certain Amerigo Vespucci fut le premier à faire état du Nouveau Monde dans sa lettre de 1503 intitulée "Mundus Novus". C'est ainsi que le 25 avril 1507, un ouvrage de 52 pages fut publié, dans lequel apparaissent les cartes des terres nouvellement découvertes et les récits des 4 voyages de Vespucci. Le nom de Vespucci apparaît sur la couverture de l'ouvrage comme étant le découvreur du Nouveau Monde. A l'intérieur du livre, il est dit que Amerigo Vespucci a été le premier à révéler ces terres au monde. Waldseemüller y mentionne même la quatrième partie de la terre et ajoute comme proposition personnelle, "que l'on pourrait appeler désormais terres d'Americus ou America, puisque c'est Americus qui l'a découverte. C'est donc le 25 avril 1507, que fut baptisé le Nouveau Monde. Car c'est cette proposition d'un géographe de province que l'Histoire va retenir. Quelle injustice diront certains. Mais à cette époque personne n'avait de notions précises du continent. Pas même Christophe Colomb qui crut jusqu'à sa mort avoir navigué entre les nombreuses îles des Indes. Alors ce nom de America proposé par Waldseemüller, si puissant phonétiquement, allait vite s'imposer et être adopté en quelques années par tous ceux qui découvraient le Brésil, le Chili , l' Argentine et tout le Nouveau Monde

Vidéo sur Amerigo Vespucci

Documentaire en espagnol sur la vie d'Amerigo Vespucci, le navigateur italien qui allait entrer dans les livres d'histoire en donnant son nom au Nouveau Monde.

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Vous désirez en savoir plus sur l'Histoire de Vespucci ? Découvrez ci-dessous quelques livres qui vous permettront de mieux comprendre comment Amerigo Vespucci a donné son prémon au Nouveau Monde.

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DANS LE SILLAGE D'AMERIGO VESPUCCI

De la bordée de marins s'embarquant pour le Nouveau Monde, le Florentin n'est pas le plus connu. C'est lui, pourtant, que l'Histoire a retenu pour qu'il donne son nom au continent découvert.

Par Pierre Ragon

«A u milieu de tant d'orages gigantesques, il plut au Très-Haut, dans le ciel, de nous faire voir, devant nous, un continent, des régions nouvelles, un monde nouveau. » C'est en ces termes que le Florentin Amerigo Vespucci (1454-1512), s'adressant à l'ambassadeur de sa cité auprès du roi de France, introduit le récit du voyage qu'il a effectué sur les côtes du Brésil et de l'Argentine au cours des années 1501 et 1502. Il est le premier à faire connaître en Europe l'Amérique pour ce qu'elle est : un nouveau continent, jusque-là ignoré de ses correspondants. Depuis dix ans, la plus grande confusion régnait sur ce point. Lorsque Amerigo Vespucci rentre de ce voyage, Christophe Colomb prétend encore que les îles nouvellement découvertes sont des archipels de l'Extrême-Orient. Il défendra cette idée jusqu'à sa mort, en 1506. Rien ne prouve qu'il y croit, mais les droits et les privilèges exorbitants que la reine Isabelle lui a concédés à Santa Fe tiennent à cela. Son immense notoriété fait le reste, même si le monde des marins et celui des savants sont perplexes.

PLUS FORT QUE COLOMB ?

Amerigo Vespucci est de ceux qui rompent le silence, et ses déclarations ont un énorme retentissement. La lettre qu'il adresse, le 7 septembre 1502, à l'ambassadeur Lorenzo Pier Di Medici a un immense succès : traduite en latin, elle sera publiée quelques mois plus tard sous le titre de Mundus novus et connaîtra dix rééditions entre 1503 et 1506, tant en latin qu'en italien ou en allemand. L'opinion publique est avide de ces nouveautés, et les sources d'information sont rares. Outre quelques lettres de Colomb et les textes de l'humaniste de cour Pierre Martyr d'Anghiera, les écrits d'Amerigo Vespucci sont les seuls qui fassent très tôt l'objet d'une telle diffusion.

Ses navigations, pourtant, sont mal connues. On lui attribue quatre voyages, mais peut-être n'en a-t-il effectué que trois. La réalité du premier, qui se serait déroulé en 1497 et 1498, est souvent mise en doute : il ferait de lui, avant Christophe Colomb, le premier marin européen à avoir longé les côtes est du continent centreaméricain, un fait que les contemporains n'auraient pas manqué de relever. Pour cette période de sa vie, on ne dispose que de fort peu de documents de sa main, et ses témoignages ne nous sont parvenus que grâce aux copies de ses lettres ou à leur édition. Dans tous les cas, on peut suspecter l'intervention de tiers qui manipulent les informations qu'ils détiennent afin de défendre d'obscurs intérêts ou de susciter l'enthousiasme des lecteurs.

C'est qu'Amerigo Vespucci n'est pas sous le feu des projecteurs : aucune flotte ne lui est confiée, mais, sous l'autorité d'autres capitaines, il s'embarque comme pilote ou reçoit le commandement d'un navire dans une expédition qu'il ne dirige pas. Ainsi est-il parti trois ou quatre fois - si on accepte, ou non, la réalité du premier voyage -, en 1497, 1499, 1501 et 1503.

La répétition rapide de ces entreprises ne doit pas surprendre : l'Espagne et le Portugal rivalisent alors pour découvrir le passage qui, entre les archipels connus et les fragments de côtes reconnues, permettrait de gagner pour de bon le Japon et la Chine. En 1499, la route est ouverte pour les concurrents de Colomb, qui n'a pas su maîtriser la colonisation de l'Hispaniola et est momentanément tombé en disgrâce.

L'HORIZON LOINTAIN DE MALACCA

L'hypothétique premier voyage d'Amerigo Vespucci l'aurait conduit à longer une grande portion des rivages de l'Amérique centrale, du Mexique et des États-Unis actuels, des côtes du Costa Rica (ou du Honduras) jusqu'à la baie de Chesapeake (sur la côte du Maryland et de la Virginie) : assurément un exploit, dont on ne connaît rien, pas même le nom du capitaine qui l'aurait accompli.

La deuxième expédition à laquelle participe Amerigo Vespucci est bien mieux documentée. C'est celle que conduisent, pour le compte de l'Espagne, en 1499 et en 1500, Alonso de Ojeda (qui fut également de l'aventure du deuxième voyage de Colomb, en 1493) et Juan de la Cosa. Elle les mène le long de la côte septentrionale de l'Amérique du Sud, de la pointe orientale du Pernambouc brésilien au golfe de Maracaibo, au Venezuela. Six mois après son retour, Amerigo Vespucci repart pour un troisième voyage, loin vers le sud cette fois, jusqu'en Patagonie, toujours pour le compte des Rois Catholiques. Cette expédition est la plus importante de toutes, et la plus célèbre, puisque c'est elle qui le convainc que ces terres de l'ouest forment un nouveau continent. Le récit de ce voyage est le premier de ces écrits qui fait l'objet d'une publication et d'une large diffusion.

Amerigo Vespucci abandonne ensuite la couronne de Castille pour celle du Portugal et se place sous l'autorité du capitaine Gonçalo Coelho, qui lui confie la conduite de l'un de ses six navires. En s'enfonçant en direction du sud, il s'agit de contourner les nouvelles terres et de gagner Malacca, le grand carrefour où l'océan Indien et la mer de Chine se rejoignent. Mais le projet est abandonné en cours de route, à la suite du naufrage du navire amiral. Le dernier voyage d'Amerigo Vespucci se solde donc par un échec.

Amerigo Vespucci n'est pas un explorateur, mais sa renommée ne tient pas non plus à ses seuls talents d'écrivain. S'il trouve aussi facilement à s'embarquer, c'est que, en tant qu'agent commercial d'une maison florentine présente à Séville, il est aussi bon pilote et excellent cosmographe. Il sait conduire les navires sur les mers et le long des rivages inconnus. En 1508, la couronne d'Espagne lui confie même la responsabilité de former ses pilotes et de leur fournir les instruments dont ils ont besoin.

PAR PIERRE RAGON

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Amerigo Vespucci

Le nom de l’Amérique vient-il d’Amerigo Vespucci ?

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Professeur agrégé, doctorant en histoire contemporaine, Université de Lorraine

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Julien Desprez does not work for, consult, own shares in or receive funding from any company or organisation that would benefit from this article, and has disclosed no relevant affiliations beyond their academic appointment.

Université de Lorraine provides funding as a founding partner of The Conversation FR.

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Nous avons généralement appris à l’école que l’Amérique avait reçu son nom à la Renaissance, en hommage au navigateur florentin Amerigo Vespucci . Il est ainsi communément admis qu’un groupe d’érudits de Saint-Dié-des-Vosges, gravitant dans l’entourage du duc René II de Lorraine, aurait décidé en 1507 de forger le mot « America ». Ces savants humanistes, guidés par le chanoine Vautrin Lud, seraient partis du postulat que Vespucci avait été le premier à prendre conscience que les terres ouvertes à la connaissance des Européens à la fin du XV e siècle n’étaient pas une partie inconnue de l’Asie, mais un « Nouveau Monde ». Il convenait dès lors de nommer ces terres nouvelles .

Cette explication fait généralement consensus (tout en suscitant de nombreuses indignations) depuis la mort de Vespucci lui-même, alors que ce dernier n’a sans doute jamais eu conscience que son prénom avait été donné à une partie des terres nouvelles qu’il avait explorées à plusieurs reprises au tournant du XVIᵉ siècle .

Un mot qui fait débat

Pourtant, depuis le dernier tiers du XIX e siècle, certains auteurs ont cherché à prouver que la filiation supposée entre le prénom de Vespucci et la dénomination du Nouveau Monde n’était qu’une grossière confusion. Usant d’arguments très variés, et surtout de motivations diverses, ils ont redoublé d’efforts pour faire admettre à la communauté historienne internationale, mais aussi au grand public que le nom de l’Amérique avait une tout autre provenance que celle qui était le plus communément admise.

C’est en particulier au début des années 1890, dans le contexte particulier du quatrième centenaire du premier voyage de Christophe Colomb (1892-93) et de l’approche de l’Exposition universelle de Chicago (ou World Columbian Exposition), que la polémique autour de l’origine du nom de l’Amérique connaît un certain essor.

On note une effervescence intellectuelle autour du mot « Amérique ». Certaines théories sont échafaudées pour tenter de prouver que ce mot n’est pas d’origine européenne, mais qu’il aurait au contraire une provenance indigène. C’est en particulier Jules Marcou, un Jurassien résidant à Cambridge (Massachusetts), qui se fait pendant deux décennies le héraut de cette théorie, à travers ses ouvrages et ses articles.

Brillant géologue, ami intime de Louis Pasteur avec qui il a partagé les bancs du lycée, il est parti aux États-Unis en 1848, s’est marié avec la fille d’un riche américain en 1850, le mettant ainsi à l’abri des contingences matérielles et lui permettant de se consacrer exclusivement à ses recherches. Il est connu pour s’être fait beaucoup d’ennemis et avoir émis des théories très controversées dans de nombreux domaines .

premier voyage de amerigo vespucci

Sur la question spécifique du nom de l’Amérique, il cherche à prouver que ce nom proviendrait d’une chaîne de montagnes appelée Amerrique ou Amerriques, située entre le lac Nicaragua et la mer des Antilles. La région serait habitée par une tribu d’Indiens nommée Amerriques. En langue Maya, ce nom signifierait « le pays du vent », « le pays où le vent souffle toujours ». Ayant entendu ce nom lors de l’une de ses explorations, Vespucci (qui se serait prénommé en réalité Alberico), aurait alors choisi de modifier son prénom en hommage à ces contrées sauvages .

Ces remises en cause ont été fort discutées lors de la huitième session du Congrès des Américanistes en octobre 1890 à Paris. Les conclusions en furent sans appel, réfutant totalement les conclusions de Marcou et d’autres chercheurs. Ainsi, le géographe Lucien Gallois, spécialiste de la cartographie de la Renaissance et disciple de Paul Vidal de la Blache , considère que la théorie de Jules Marcou manque de solidité et ne peut être acceptée en l’état .

Un enjeu identitaire

Il faut dire que, pour les savants et politiques de l’ancien et du nouveau monde, l’enjeu est alors de taille. Il s’agit de savoir si l’Amérique a un nom de baptême d’origine européenne ou indigène. Si les théories de Marcou ont été réfutées assez facilement en raison de leur manque de solidité et du manque de preuves pour les étayer, cette polémique a montré qu’il existait alors un enjeu identitaire fort autour de la captation de ce nom. En effet, dans les années 1890, les États-Unis ont achevé de panser les plaies de la guerre de Sécession et sont en passe de devenir une grande puissance.

Déjà devenus la première puissance industrielle du monde, ils sont au seuil de devenir également un empire. La doctrine Monroe, élaborée en 1823, connaît alors une nouvelle lecture nationaliste, que l’on résume parfois par l’expression « l’Amérique aux Américains » . Les États-Unis ont, depuis leur indépendance, progressivement capté à leur profit le nom qui devrait normalement échoir au continent dans son ensemble, America .

Or, la question de savoir si ce nom est un toponyme originaire du Nouveau Monde ou bien s’il est un avatar dérivé du nom d’un obscur Florentin, considéré qui plus est comme un imposteur par des générations d’auteurs , est tout à fait centrale dans la construction de l’identité nationale états-unienne.

Théories en cascade

C’est pourquoi des médias américains et européens se font régulièrement l’écho, tout au long du XX e  siècle, de nouvelles théories essayant de renouveler l’approche du sujet. Ainsi, en 1908, l’antiquaire de Bristol Alfred Hudd publie un article dans lequel il affirme que le nom de l’Amérique proviendrait en fait de Richard Ap Meyrick, sheriff de cette ville du sud-ouest de l’Angleterre au début du XVI e  siècle et qui avait contribué financièrement aux voyages de Jean et Sébastien Cabot. Pour le remercier, ces derniers auraient décidé de donner son patronyme à l’étendue continentale sur laquelle ils avaient accosté. Cette théorie, qu’aucune étude historique sérieuse n’est venue valider, a pourtant été largement relayée depuis lors, en particulier au Royaume-Uni où l’idée que le nom de l’Amérique ait pu être originaire de Bristol s’avère séduisante .

En octobre 2019, c’est le Guardian qui publie dans son courrier des lecteurs une autre explication. Selon Colin Moffat, c’est bien Colomb qui est à l’origine du nom America. Au cours de son voyage en Islande en 1477-1478, il aurait entendu parler d’une terre nommée « Markland ». Pour convaincre les Rois Catholiques de financer son expédition, il leur aurait parlé de cette terre pleine de promesses en hispanisant son nom : ajoutant le préfixe A, puis remplaçant « land » par « -ia », « Markland » serait devenu « Amarkia », puis « America » . Peu de temps après cette explication aussi alternative qu’iconoclaste, le Guardian n’a pas tardé à publier un nouvel article contestant les propos de M. Moffat et redonnant à Vespucci la place qui est la sienne dans le panthéon des figures de l’ère des découvertes européennes .

Une telle polémique, qui pourrait prêter à sourire, montre que la question des origines du nom de l’Amérique demeure une histoire vivante et discutée, même si les arguments avancés par ceux qui rejettent la version la plus couramment admise sont rarement étayés par des preuves convaincantes. Depuis les travaux de Jules Marcou à la fin du XIX e  siècle, et quelles que soient les motivations qui sous-tendent ces contestations, personne n’a jamais pu apporter la preuve irréfutable que Saint-Dié-des-Vosges ne pouvait pas réellement prétendre au statut de « marraine de l’Amérique », pour avoir abrité les travaux ayant abouti au « baptême » du Nouveau Monde en 1507 .

  • exploration

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Senior Lecturer - Earth System Science

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Associate Director, Operational Planning

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Deputy Social Media Producer

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Associate Professor, Occupational Therapy

Les voyages et la mauvaise réputation d'Amerigo Vespucci

Au tournant des 15èmes et 16èmes siècles, le navigateur florentin amerigo vespucci a effectué plusieurs voyages vers le "nouveau monde" à qui il laissera un nom : "amérique"..

Aujourd'hui je parlerai d'un voyageur, lecteur, héritier et compatriote de Marco Polo. Né quelque deux siècles après lui en 1454, non pas dans la lagune de Venise, mais dans la ville qui vit naitre Dante, Pétrarque et Machiavel : la république de Florence en Toscane. Le nom de ce voyageur résonne : il s'agit d' Amerigo Vespucci .  

Tout comme Marco Polo, il a laissé une somme de textes qui relatent en tout quatre voyages, quatre traversées de l'Atlantique. Parmi eux on trouve un bref récit en latin : Mundus Novus : qui relate la découverte d’un "Nouveau Monde" au tout début du 16ème siècle, en 1501. Ces textes sont tous des lettres adressées, dont l'attribution à Vespucci reste douteuse pour certain, et leur véracité tout autant.  

Dans le récit de ses voyages, Vespucci constate et formule l'hypothèse, audacieuse pour l’époque, que les terres qu'il vient d'aborder ne sont pas des îles du bout du monde, mais un territoire immense : un continent, un monde nouveau, habité par d'autres peuples.  

Le nom d'Amerigo Vespucci a longtemps trainé avec lui une réputation de traitrise ou de tromperie, comme l'une des grandes usurpations de l'histoire. Gustave Flaubert la résume ainsi dans son Dictionnaire des idées reçues, à l'entrée "Amérique" : 

Bel exemple d’injustice : c’est Colomb qui la découvrit et elle tient son nom d’Améric Vespucci.

En effet, Christophe Colomb, autre voyageur, héritier, lecteur et compatriote italien de Marco Polo (mais de Gêne cette fois), pose en 1492 le pied sur une île des Caraïbes du San Salvador, sol américain découvrant ainsi les Indes occidentales. L'injustice dont parle Flaubert serait donc totale : Colomb aurait donné son nom à la seule Colombie tandis que le nom d’Amerigo donnera "Amérique" soit le nom du continent tout entier, alors que le premier est logiquement arrivé avant le second. 

Une véritable controverse a été lancée après la mort des deux navigateurs, et elle n’est pas encore terminée. Et dans le rang des anti-Vespucci : dans les rangs desquels on compte Bartholomé de las Casas, Voltaire ou Stefan Zweig, auteur d’un livre Amerigo : récit d’une erreur historique .

Mais alors pourquoi, dans cette guerre des découvertes est si disputée, est-ce Amerigo qui a donné son nom à l'Amérique ? La réponse se trouve dans les Vosges, à Saint-Dié, c'est là qu'un groupe de moines cosmographes rassemblés sous le nom de « Gymnase Vosgien » élabore et dessine une nouvelle carte du monde au tout début du 16ème siècle. C’est là que Martin Waldseemüller, qui a lu les écrits de Vespucci fixe sur la carte et le papier le nom "AMERICA" sur le dessin rudimentaire du nouveau continent. Car Vespucci, à la différence de Colomb, a théorisé sa découverte, en plus d’être lui aussi arrivé dans l’actuelle Amérique on lui doit le concept de "Nouveau Monde". La carte se diffuse à travers l'Europe, et quand un nom est donné à une chose, il est difficile de faire marche arrière.    

La réputation de Colomb l'a finalement emportée et ses voyages sont restés plus célèbres que ceux de Vespucci. Cette concurrence des deux navigateurs tient à la fois de la guerre économique, de la lutte pour la renommée, d'une course de vitesse et d'une guerre de territoires. La course se poursuit.  

On peut lire Le Nouveau Monde : Les voyages d’Amerigo Vespucci traduit par Jean Paul Duviols aux éditions Chandeigne .  

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Americ Vespuce, ses voyages et ses découvertes devant la critique

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  • Référence bibliographique

Vignaud Henry. Americ Vespuce, ses voyages et ses découvertes devant la critique. In: Journal de la Société des Américanistes . Tome 8, 1911. pp. 75-115.

DOI : https://doi.org/10.3406/jsa.1911.3728

www.persee.fr/doc/jsa_0037-9174_1911_num_8_1_3728

  • RIS (ProCite, Endnote, ...)
  • I Biographie sommaire de Vespuce [link]
  • II Le premier voyage [link]
  • III Les objections au premier voyage [link]
  • IV Examen de ces objections. [link]
  • V Deuxième voyage [link]
  • VI Troisième voyage [link]
  • VII Quatrième voyage [link]
  • VIII Cinquième et sixième voyage (supposés) [link]
  • IX Droiture et compétence de Vespuce [link]
  • X Importance des découvertes de Vespuce [link]
  • XI Accusateurs et défenseurs de Vespuce [link]
  • XII Vespuce et Colomb [link]

Texte intégral

, AMERIC VESPUCE

SES VOYAGES ET SES DÉCOUVERTES DEVANT LA CRITIQUE

Par Henry VIGNAUD

Pbésident de la Société

La mémoire de Vespuce a été pendant longtemps l'objet de singulières préventions , qui, pour tous, ne sont pas encore entièrement dissipées. On l'a accusé de duplicité et de faux. On s'est imaginé qu'il avait cherché par de sourdes menées à ravir un honneur qui appartenait à Colomb ; on a même mis en doute la réalité de quelques-uns des voyages qu'il dit avoir faits. Les recherches de Humboldt, complétées et confirmées par bien d'autres, ont fait tomber la plus grave de ces accusations, car personne ne croit plus aujourd'hui que Vespuce ait été pour quelque chose dans la suggestion faite en 1507, à Saint-Dié, de donner son nom au Nouveau Monde, suggestion qui fut si généralement et si rapidement accueillie. Mais peut-être conserve-t-on encore quelques doutes sur les circonstances qui ont conduit à cela, ainsi que sur la réalité et l'importance des découvertes de ce grand calomnié, bien que la critique ait apporté sur ces points des éclaircissements nombreux qui doivent être considérés comme concluants.

Les fêtes commémora tives de ce qu'on a appelé le baptême de l'Amérique qui ont été célébrées cette année à Saint-Dié, des Vosges, où eut lieu ce baptême, nous fournissent l'occasion d'examiner les pièces de ce long procès et de montrer quelle a été la véritable part de Vespuce dans la découverte de l'Amérique. Nous le ferons aussi sommairement que possible, mais en n'omettant aucun fait essentiel et en ne passant sous silence aucun document authentique ou utile.

Dans le présent Mémoire nous étudierons seulement les voyages de Vespuce. Dans un second travail, nous montrerons comment son nom fut attribué au Nouveau Monde.

II Le premier voyage

10 mai 1497 — 15 octobre 1498. (Honduras, Yucatan, Golfe du Mexique, Floride)

Ce premier voyage de Vespuce, qui le montre précédant Colomb à la terre ferme, est celui qu'on a plus particulièrement mis en question. Il n'en a donné qu'une relation, c'est la première des quatre navigations de sa Letters,. Elle existe sous deux formes : le texte italien original, dont il y a plusieurs variantes, et le texte latin de la Cosmographiee Introduc- tio.

Partie de Cadix le 10. mai 1497 2 avec quelques navires dans le but de

'--'■''- '■'■ ' ; AMERIG VESPUCÈ -■'-'•- :'< 81

découvrir de nouvelles terres, l'expédition se dirigea sur les Canaries, où elle relâcha huit jours, ce qui nous reporte au 24 mai, si l'on suppose que le passage de Cadix à ces îles dura six jours. L'expédition remit à la voile en prenant sa route par Г0 quart S. 0. et navigua ainsi pendant 37 jours, c'est-à-dire jusque vers le 1er juillet^ * date à laquelle on arriva à une côte qu'on jugea être continentale et qui se trouvait dans la zone tor- ride, au 16e degré de latitude Nord et à 1.000 lieues des Canaries, ce qui nous reporte au golfe de Honduras, ou dans ces parages, car on ne peut prendre à la lettre les latitudes et les longitudes déterminées à cette époque par des procédés imparfaits, donnant des résultats qui variaient de un ou plusieurs degrés 2.

De là l'expédition se dirigea vers le N. 0. en suivant les contours de la côte, et deux jours après elle s'arrêta.à un port où elle paraît avoir fait un séjour assez prolongé, car la relation s'étend longuement sur la vie et les usages des indigènes. On pouvait se trouver alors au fond du Golfe de Honduras. Reprenant le cours de sa navigation et toujours en longeant les côtes, l'expédition relâcha au cours de sa route sur divers points, dont deux doivent être mentionnés. Le premier avait cela de particulier que les habitations des indigènes étaient bâties sur l'eau comme à Venise, ce qui fit donner à cette localité le nom de Veneziola ou petite Venise. On a

Société des Américanistes de Paris. G

;82 SOCIÉTÉ DES AMÉRICANISTES DE PARIS .

objecté que les habitations ainsi décrites furent découvertes, non par Vespuce, mais par Ojeda, qui, dans son voyage de 1499-1500, dont Vespuce faisait également partie', ainsi qu'on le verra plus loin, les trouva près du lac Maracaybo, dans le Venezuela actuel, dont le nom vient précisément de cette particularité. Mais, comme on a constaté que d'autres villages de ce genre existaient alors le long de cette côte, on ne voit pas pourquoi l'expédition de Vespuce, qui suivait constamment le littoral, ne les aurait pas également aperçus. Varnhagen et tous les critiques favorables au navigateur florentin reconnaissent dans cette région celle de Tabasco.

Lé second point est celui que le texte italien original appelle Xaria/> et qui est désigné dans la version latine de la. Cosmographie Introductio par le nom de Paria. Cette dernière mention a soulevé une objection qui a longtemps paru insurmontable. Gomme il était de notorité publique que la découverte de Paria appartenait à Colomb, et comme le premier voyage de Vespuce ne fut d'abord connu que par le texte latin de Jean Basin où le nom de Paria est substitué à celui de Lariab, on crut que le navigateur - florentin avait voulu s'attribuer un mérite qui revenait incontestablement au grand Génois et on n'hésita pas à nier la réalité de son premier voyage. Las Casas, qui était tout dévoué à la mémoire de Colomb, est le premier qui fit valoir cette objection, sur laquelle il insista avec la chaleur qu'il mettait toujours à défendre celui dont il s'était fait l'historiographe *. Herrera reprit l'argument à son compte2, d'autres répétèrent ce qu'ils avaient dit. A défaut du texte italien, qui aurait permis de rectifier immédiatement l'erreur, mais qui ne fut connu que très tardivement, il aurait suffi de lire attentivement le texte latin pour voir qu'il ne pouvait être question de Paria, puisque Vespuce dit en termes précis que le lieu dont il parle se trouve dans la zone torride, près du parallèle du Tropique du Cancer et parle 23e degré de latitude nord. Les indications et la direction que suivait l'expédition, qui tournait le dos à Paria, donnent lieu de croire qu'on se trouvait alors dans la région qu'arrose le rio Panuco et dans le voisinage de Tampico 3.

- '•> -'■ Amerïc véspucè :: .83

Les navigateurs reprirent leur route, après avoir séjourné assez longtemps dans cette province de Lariab, où ils furent très bien accueillis. D'après les textes, ils auraient encore pris le rumb du N. 0. et franchirent une distance de 870 lieues, en continuant à suivre les sinuosités du littoral, comme ils n'avaient cessé de le faire. Mais il y a la, évidemment, une erreur, car 870 lieues dans la direction du Nord-Ouest nous conduisent jusque vers la Californie, en traversant tout le continent ; il. faut donc lire N. E. ce qui indique la seule direction que les navigateurs pouvaient prendre *. Ils côtoyèrent ainsi le littoral du Mexique, de la Louisiane et de la Floride, dont ils contournèrent la péninsule pour remonter vers le nord jusqu'à un magnifique port, où ils résolurent de relâcher pour réparer leurs navires qui étaient en mauvais état 2. Il y avait alors 13 mois qu'ils avaient quitté Cadix, ce qui nous reporte au mois de juin 1498.

De ce port, où ils restèrent 37 jours et qu'on place quelque part sur la côte orientale américaine entre le cap Canaveral et la baie de la Chesapeak, ils partirent pour se rendre à un archipel situé à 100 lieues à l'E. N. E., que l'on suppose être celui des Bermudes 3. Ils y arrivèrent après sept jours de navigation et attaquèrent les naturels dans une île appelée Ity, où ils firent 258 prisonniers, dont 222 furent conduits à Cadix pour y être vendus comme esclaves. C'est le 15 octobre 1498 que se termina cette longue exploration, qui avait duré 18 mois4.

84 SOCIÉTÉ DES AMÉRICANISTES DE PARIS

, « . • . . . ■ ' .

III Les objections au premier voyage

Si la relation que nous venons de résumer, ensuivant les documents d'aussi près que possible, est authentique, elle montre que Vespuce fut le premier qui fit le périple entier du Golfe du Mexique, depuis la péninsule du Yucatan jusque et y compris celle de la Floride, et qu'il reconnut ainsi le caractère continental de l'Amérique du Nord. Elle montre encore qu'il précéda Colomb d'un an dans la découverte qu'il existait un vaste continent à l'Ouest des Antilles, puisqu'il abordait à ce continent en juillet 1497, alors que le grand Génois n'atteignit la terre ferme que le S août 1498 i.

Ce sont là des faits qui tiennent une grande place dans l'histoire des découvertes géographiques, et, comme ils ne nous sont connus que par Vespuce même, comme aucun autre document que sa propre relation ne mentionne le voyage où ils ont été constatés, on s'est demandé si ce voyage avait réellement eu lieu à l'époque et dans les conditions indiquées, et s'il ne faudrait pas voir dans ce récit de Vespuce une fraude perpétrée par lui, à l'aide d'indications recueillies postérieurement par d'autres navigateurs et qu'il se serait appropriées pour s'attribuer la priorité d'importantes découvertes qui ne lui appartiennent pas. •

A l'appui de cette supposition, on fait remarquer qu'outre le silence des documents et des auteurs sur un voyage aussi extraordinaire, le récit de Vespuce soulève les objections suivantes:

II n'y nomme pas les chefs de l'expédition qu'il raconte et parle comme s'il était l'un d'eux. Il ne nomme non plus aucun de ses compagnons.

Son itinéraire l'oblige à avoir fait le périple entier du Yucatan et de la Floride, et l'existence de ces deux grandes péninsules lui échappe.

Il côtoie un territoire où les traces d'ancienne civilisation abondent; il y aborde, il entre en rapports assez étroits avec les Indiens du voisinage et ne soupçonne rien de ces faits. Il ne connaît pas non plus l'existence des Mexicains, que ces Indiens ne pouvaient ignorer.

. AMERIC VESPUCE 85

Longeant de très près Щ terre^ il passe devant l'embouchure de deux grands fleuves, le Rio delNorte et le Mississipi, sans les voir.

Les indications de latitude, de longitude, de direction et de distance qu'il donne sont presque toujours erronées. Un cosmographe instruit comme il l'était n'aurait pas commis de telles erreurs, s'il avait fait lui- même le voyage qu'il raconte. .

IV Examen de ces objections.

Ces objections n'ont pas la portée qu'on croit leur donner.

En ce qui concerne le silence des documents sur la première expédition de Vespuce, on a fait observer que notre navigateur ne dit pas qu'il en était le chef et qu'il se pourrait que la relation qu'il nous donne fût celle d'un des voyages du temps que nous savons avoir eu lieu et dont il aurait fait partie à un titre quelconque. Malheureusement, aucune exploration connue ne correspond à celle que Vespuce relate, et toutes les tentatives qu'on a faites pour reconnaître sa première expédition dans l'une de celles que mentionnent les auteurs ont échoué.

Selon Les Casas, dont la manière de voir sur ce point a été adoptée par Navarrete, parHumboldt,par Major etquelques autres, ce premier voyage du navigateur florentin ne serait autre que celui accompli en 1499-1500 par Ojeda, en compagnie de Vespuce lui-même et de La Cosa. Ce serait, dans ce cas, le second voyage de Vespuce, qu'il aurait dédoublé pour en faire le premier. Telle était l'opinion de Peschel, à laquelle Hugues paraît se ranger1. Un examen attentif des renseignements que nous possédons sur ce voyage d'Ojeda ne confirme pas cette supposition; sans doute on relève quelques points de ressemblance entre les deux expéditions, mais les différences sont bien plus grandes. Les dates ne sont pas les mêmes ; différente aussi était leur destination. Elles ne visitèrent pas les mêmes régions ; l'une explora celles du Nord de l'équateur, l'autre celles du Sud ; cette particularité seule suffît pour écarter l'identité qu'on cherche à établir, et peu de personnes aujourd'hui y croient. Las Casas lui-même ne l'a admise que parce que le texte qu'il avait sous les yeux faisait aller Vespuce à Paria.

A cette supposition on a cru pouvoir en substituer une autre, qui n'est pas mieux fondée.

86 ; SOCIÉTÉ DES AMÉRICANISTES DE PARIS

- Varnhagen, que plusieurs auteurs ont suivi, Fiske notamment, a cru que c'est avec Pinzon et Solis que Vespuce fit son premier voyage. Ces deux navigateurs sont bien connus par leur célèbre exploration des côtes du Brésil en 1508 ; mais on leur attribue aussi un autre voyage, antérieur à celui-là, qui aurait eu lieu en 1506. Ni cette date, ni le théâtre de l'exploration, ni le voyage même ne nous sont connus d'une manière certaine, et un critique qui fait autorité en ces matières, Harrisse, nie qu'il ait eu lieu. Pour ce dernier il n'y eut qu'un voyage, celui de 1508, qui eut le Brésil pour objectif l. Cependant, comme Oviedo et Gomara parlent vaguement de la découverte du Honduras par Pinzon et Solis, avant Colomb -i, on a supposé que le voyage où cette découverte aurait eu lieu était celui que Vespuce donne pour être le premier qu'il ait fait. Mais, pour arriver à cette identification, il faut changer la date de cette expédition de Pinzon et de Solis que Herrera place en 1506 et qu'il dit avoir eu lieu à la suite du quatrième voyage de Colomb3. 11 faut encore étendre le champ de l'exploration de Pinzon et de Solis jusqu'à la Floride et au delà, alors que tous les témoignages que nous avons à ce sujet limitent leur course au Yucatan et à l'entrée du golfe du Mexique.

Il n'y a donc que des ressemblances éloignées entre les deux explorations, et, pour montrer que le premier voyage de Vespuce a eu des résultats confirmés autrement que parles seules assertions dece navigateur, il n'est pas nécessaire de dénaturer les documents. Nous avons, par exemple, des témoignages cartographiques qui semblent concluants à cet égard. Le premier est celui de La Cosa, qui connaissait Vespuce, avec lequel il avait voyagé, et qui trace en 1500 un planisphère où Cuba figure comme une île, fait qu'il n'a pu connaître à cette date que par Vespuce, quia dû nécessairement passer entre cette île et la Floride qu'il a contournée. Un autre témoignage, décisif celui-là, est donné par Cantino, cet, italien qui était au Portugal en même temps que Vespuce, italien commelui,et qui envoie eii 1502 au duc Hercule d'Esté une carte représentant les derniers résultats des explorations aux régions nouvelles, où figure la péninsule flori- dienrie entière, avec toute une nomenclature dont l'origine est absolument inconnue. D'où pouvait-elle lui venir si ce n'est de Vespuce ?

Enfin, on peut citer encore la Tabula terre nove du. Ptolémée de 1513, quia été dessinée à Saint-Dié en 1508, au plus tard, d'après une carte reçue du Portugal un peu auparavant et où l'on retrouve la péninsule floridienne de Cantino avec sa nomenclature, plus le golfe du Mexique.

■ : /: : :-, americ; vespuce v. ,.,.:;..::! 87..

A cette époque^; la première expédition de Vespuce pouvait seule fournir ces indications, quLsont plus complètes que celles données par Cantino, ce qui motive et justifie la supposition que la carte envoyée du Portugal au duc René, en; même temps. probablement que le texte des quatre navigations, -venait de Vespuce lui-même.

: Une autre objection au premier voyage de Vespuce, objection qui s'est maintenue plus longtemps, parce qu'elle paraissait péremptoire, c'est qu'à l'époque où ce voyage est placé, on constate la présence du Florentin en Espagne! Cette assertion i vient d'un historien sérieux, Muîioz, qui assure avoir vu des pièces établissant ce fait, que d'autres auteurs, tout aussi autorisés, comme Navarrete,„ Irving, et Humboldt n'ont pas hésité à avancer après lui l. S'il fallait une nouvelle preuve que les citations de quelque part qu'elles viennent doivent toujours être vérifiées, on la trou- verait ici. Harrisse a fait cette vérification ; il a examiné les pièces qui prouveraient cet alibi et il a montré qu'elles ne prouvaient rien ; il a cherché s'il en existait d'autres plus explicites à cet égard et il ne les a pas trouvées 2. Devant cette déclaration d'un maître qui ne se payait pas de mots, il a bien fallu renoncer à soutenir que Vespuce était en Espagne à l'époque ou il raconte qu'il explorait les côtes du Nouveau Monde. . ..'...; ;

Les mauvaises raisons n'ont pas manqué pour contester la réalité du premier voyage de Vespuce. Une de celles avancées fréquemment c'est que, s'il avait fait ce voyage, la couronne n'aurait pas manqué de s'en prévaloir lors du procès que Diego Colomb lui intenta pour recouvrer les droits qui lui revenaient , sur les pays découverts par son père. Il s'agissait alors de la Côte des Perles, dont la découverte était contestée à Colomb, et non du Honduras et de la région du N. 0., sur laquelle les héritiers de Colomb n'avaient aucune prétention. . • •: . *

On a dit aussi que, si la Floride avait été découverte par Vespuce en 1498, on n'aurait pas concédé à De Soto en 1512 le privilège de la décou-

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vrir à nouveau. Cette objection est spécieuse.' Le premier voyage dé Vespucé n'ayant été suivi d'aucun autre dans la même région, on oublia les découvertes qu'il y avait faites, qui ne furent ni vérifiées, ni confirmées par aucune prise de possession. Lorsque, longtemps après, Ponce de Léon entreprit d'aller à la découverte du côté de la Floride, dont on connaissait cependant l'existence, il n'y avait aucun motif pour ne pas lui concéder les terres qu'il y reconnaîtrait, puisque les découvertes' de Vespuce étaient restées sans effet.

Enfin l'omission de ce voyage de Vespuce dans les documents du temps ne saurait non plus être considérée comme une preuve qu'il n'a pas eu lieu. Humboldt a cité des cas .d'omission de faits historiques bien avérés aussi extraordinaires que celui-là. Ainsi, les Archives de Barcelone ne mentionnent pás la réception solennelle que les Rois Catholiques firent à Colomb, au retour de sa découverte, et Marco-Polo ne parle ni du thé qui était d'un usage général en Chine, ni de la Grande Muraille de ce pays qui était une construction extraordinaire К Ajoutons que Barros, qui eut à sa disposition toutes les Archives du Portugal, semble ignorer l'existence de Cadamosto, dont les voyages sont authentiques.

En résumé, il semble qu'il n'y ait aucune raison sérieuse pour regarder le premier voyage de Vespuce comme n'ayant pas eu lieu.

Sans doute, la relation qu'il nous en donne soulève des objections ; mais il ne faut pas oublier que cette relation n'est pas un rapport qui vise à être complet. C'est une simple lettre à un compatriote qui n'a d'autre objet que de l'intéresser, et dont Vespuce prend soin de dire qu'elle n'est qu'un abrégé d'un journal complet qu'il achève de rédiger. Si nous avions ce document, dont on a perdu les traces, on y trouverait des indications plus précises que celles données dans le résumé et probablement aussi une réponse aux objections que ce résumé motive.

VII Quatrième voyage

10 mai 1303— 18 juin 1504. (Ile Fernando de Noronha, côte du Brésil jusqu'au 18° de latitude S.)

Nous n'avons qu'une relation dece quatrième voyage de Vespuce, c'est celle qui formela dernière partie de la Lettera sur ses quatre navigations. Bien que très courte, elle est très explicite sur le but de l'expédition ; mais non sur la route qu'elle devait prendre pour y arriver.

Vespuce commence par dire très nettement que cet objet est File de Malacca « située en Orient, que l'on représente comme très riche et qui sert d'entrepôt aux navires venant du Gange et de la mer des Indes. Il n'ajoute pas qu'on se propose d'y aller par l'Occident, mais ce que nous savons de ses projets et le récit môme qu'il fait du voyage montrent que tel était le plan formé. En terminant sa troisième relation Vespuce dit, en effet, qu'il a l'espoir d'être bientôt mis en position d'aller à la recherche de nouvelles régions du côté de l'Orient, après quoi il rendrait grâce à Dieu, estimant qu'il aurait assuré un grand avantage au Portugal et fait assez pour honorer sa vieillesse.

A cette époque les Portugais, comme les Castillans d'ailleurs, commençaient à se préoccuper de la découverte d'un passage au travers des terres reconnues à l'Ouest des Antilles, par lequel on pourrait se rendre directe- tement au pays des Epices.En réalité, il n'y avait aucune autre raison de croire à l'existence de ce passage que le vif désir de le trouver, à cause du grand profit qu'on espérait en tirer. Vespuce le premier paraît avoir eu à cet égard des idées raisonnées basées sur des indications réelles. Gomme il a dit et répété dans ses diverses relations que les côtes qu'il avait explorées sont celles d'un Monde Nouveau, et qu'iln'y a relevé aucune trace de passage ou de détroit, on ne peut supposer qu'il croyait que ce passage pouvait se trouver quelque part'sur cette côte. Mais les faits observés dans son dernier voyage peuvent lui avoir, suggéré un plan qui n'a rien de chimérique. Lors de ce voyage, il était descendu assez loin vers le Sud pour croire qu'il avait atteintles limites de son Monde Nouveau. La direction des côtes, qui fléchissent sensiblement vers l'Ouest et le golfe qui forme l'embouchure de la Plata, s'il alla jusque là, ce qui est plus que probable, durent tout naturellement lui donner cette conviction. S'il ne l'avait pas eue, il semble qu'il aurait continué à longer les côtes dans la direction du Sud, pour voir jusqu'où s'étendait le continent qu'il avait découvert.

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II est donc permis de dire que Vespuce dut rentrer à Lisbonne avec la certitude qu'il n'existait aucun autre moyen de se rendre aux contrées de l'Extrême Orient que de contourner au Sud le continent dont il avait constaté .la continuité des côtes jusqu'à la Plata. Si cette supposition est fondée, il est permis de dire,, avec l'auteur d'un livre récent, que c'est à Vespuce que revient incontestablement l'honneur d'avoir le premier attiré l'attention sur le passage vers l'Asie par le Sud-Ouest, que Magellan devait franchir vingt ans plus tard d. ;

Quoiqu'il en soit, l'expédition, forte de six navires, dont l'un aurait été commandé par Vespuce, qui ne nomme pas le commandant en chef, dont il parle cependant comme d'un homme incapable, partit de Cadix le 10 mai 1503 2. Elle fit directement route pour le cap Vert, où elle relâcha 13 jours pour se ravitailler, et se dirigea ensuite vers la Sierra Leone. N'ayant pu y aborder, elle fit voile vers les nouvelles régions, en prenant la direction du S. 0. Après avoir franchi une distance de 300 lieues — il faudrait lire 500 — et franchi l'équateur, elle se trouva le 10 août en vue d'une belle île inhabitée, qu'on croit être celle de Fernando de Noronha, par le 3°50' de latitude S., où le vaisseau amiral se perdit.

Sur Tordre du commandant en chef, Vespuce se rendit avec son, navire à cette île, où deux des vaisseaux de la flottille les rejoignirent. Les deux autres rentrèrent au Portugal quelque temps après. De cette île, Vespuce et ses compagnons se rendirent à la côte brésilienne- et restèrent deux mois au port de Bâhia, découvert au voyage précédent. Prenant alors la direction du Sudet longeant toujours la côte, ils arrivèrent à un port que la relation place au 18° de latitude australe et à 37 degrés de Lisbonne, indication qui doit être erronée en ce qui concerne ce dernier point, car il n'y a pas de port sur la côte orientale de l'Amérique du Sud occupant cette situation. Peut-être s'agit-il du port du Gap Frio, qui est au 23° de latitude australe, à 33° à l'Ouest de Lisbonne3. Les navigateurs restèrent cinq mois en ce port, occupés à charger des bois de Brésil. Ils y construisirent un fortin où ils laissèrent 24 hommes avec 6 canons, et partirent pour Lisbonne, où ils arrivèrent le 18 juin 1504. • Le récit de ce quatrième voyage est le dernier que relate le journal

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daté de Lisbonne 4 septembre 1504, que Vespuce envoya à Soderini et au duc René. Humboldt * et après lui Varnhagen et Hugues, ainsi que la plupart des auteurs modernes, ont identifié ce voyage avec celui que Gonçales Goelho fit au Brésil en 1503. Le fait que ce voyage eut lieu la même année que celui dont rend compte Vespuce, que ces deux expéditions se composaient chacune de 6 navires dont plusieurs se perdirent et que toutes deux chargèrent du bois du Brésil qui fut apporté à Lisbonne à la même époque forme un ensemble de circonstances qui autorisent cette supposition. Remarquons toutefois que l'expédition de Goelho mita la voile le 10 juin, et qu'il y eut à ce moment un assez grand nombre d'expéditions ayant la même destination et le même objet. Il faut dire aussi que, d'après tout 'ce que nous savons de ce Coelho, c'était un homme habile, tandis que le capitaine de Vespuce était, d'après lui, aussi incapable que présomptueux. Il n'y a d'ailleurs aucune importance à attacher à cette identification, qui n'ajoute rien aux renseignements donnés par Vespuce sur les expéditions auxquelles il prit part et que nous ne connaîtrions pas sans lui.

X Importance des découvertes de Vespuce

Laissons de côté ces spéculations oiseuses sur le rang plus ou moins élevé que Vespuce eut dans les expéditions dont il fit partie à un titre quelconque ; elles n'ont aucun intérêt scientifique. L'essentiel est que ces expéditions ont réellement eu lieu dans les conditions qu'il décrit ; que, seul, il revendique comme ayant été faites sous sa direction, ou d'après ses conseils, les découvertes qu'on leur doit, découvertes dont témoignent les cartes du temps, et que personne, parmi les contemporains, adversaires, ennemis ou indifférents, ne les lui conteste. ■

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* L'importance de ces; découvertes est plus grande qu'on ne le croit généralement. ,

Vespuce est celui de tous les navigateurs de l'ère des découvertes américaines qui a reconnu la plus longue étendue de côtes du Nouveau Monde. A son premier voyage, il parcourut la partie comprise entre le cap de Honduras ou celui de Gracias-à-Dios et la péninsule de la Floride ou peut-être la Géorgie. A sa deuxième exploration il reconnut la côte s'éten- dant du cap Saint Roque au golfe de Venezuela en remontant vers le N. 0. Le troisième voyage fut entièrement consacré à la région du Brésil dont la côte fut suivie depuis le cap Saint-Roque jusque vers la Plata. Enfin, à la dernière de ses quatre navigations authentiques, il revisita

• une partie de la région qu'il avait déjà explorée au voyage précédent. Ainsi, à l'exception d'une partie de l'Amérique centrale, du Venezuela, de l'extrémité méridionale du continent, ainsi que son extrémité septentrionale, de la côte des Etats-Unis au nord de la Géorgie et 3e celle du Canada, Vespuce a reconnu le littoral entier de la partie du monde qui porte aujourd'hui son nom.

Vespuce a non seulement devancé Colomb dans la découverte de la terre ferme, il en a deviné le véritable caractère, alors que le grand Génois lui-même commettait l'erreur incroyable de soutenir, après quatre voyages sur les lieux, qu'il avait atteint les extrémités de l'Asie, dont cependant il était encore séparé par 140 degrés, c'est-à dire par. le double de la distancé qu'il avait franchie !

Cette singulière illusion qui ne pouvait, naître que dans une intelligence

.'étrangère aux principes fondamentaux de la cosmographie telle quelle était alors enseignée, ne troubla jamais Vespuce, et il a fallu recourir à des* documents apocryphes ou à des textes falsifiés pour la lui attribuer. On ne trouve pas un mot dans ses récits authentiques qui permette de dire qu'à aucun moment de sa carrière il crut que les régions nouvellement reconnues à l'Ouest fissent partie de l'Asie ou fussent à proximité. En cela il fut supérieur à Colomb. La constatation qu'il existait des terres au delà des Antilles qui n'étaient pas l'Asie et qui formaient un Monde Nouveau appartient bien à Vespuce, et lors même qu'il serait démontré que son premier voyage est fictif, cela ne lui enlèverait pas le mérite d'avoir

-formulé le premier cette grande idée. Remarquons, en effet, que c'est dans son Mundus Novus, écrit en 1502 ou en 1503 au plus tard, que Vespuce

ea affirmé nettement et à différentes reprises, que les régions nouvellement découvertes formaient un monde autre que celui de l'Asie, connu de toute

^antiquité. Que ce soit alors seulement et non à son voyage contesté de

,1497^-1498; ou à sa seconde exploration, comme il le dit, qu'il arriva à cette conviction, toujours est-il qu'il l'exprime d'abord en 1502 ou 1503,

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puis dans' sá lettre du' 4 septembre 1504, et; qu'à cette époque, personne encore n'avait écrit pareille chose. On est donc fondé à dire que, même en supprimant complètement le premier.voyage de Vespuce, le mérite d'avoir deviné le véritable caractère des terres que Colomb prenait pour l'Asie appartient en propre à l'auteur du Mundus ISovus. Et tant qu'on n'aura paš découvert quelque document ou quelque témoignage qui lui enlève la priorité de cette conception géniale, on ne pourra lui ravir l'honneur auquel il prétendait et Je faire descendre de la place élevée que les investigations d'une critique impartiale obligent à lui assigner.

11 faut ici ouvrir une parenthèse, pour dire quelques mots de la célèbre carte de La Cosa, qui date de'1500, et que quelques auteurs ont considérée comme montrant que, dès cette époque, son auteur savait que les nouvelles régions étaient distinctes de l'Asie. Si cette supposition est fondée, c'est au pilote de Colomb et non à Vespuce qu'appartient la priorité de la constatation de ce fait important. Voyons si l'examen des documents confirme cette manièrede voir. La carte de La Cosa est un planisphère dont l'objet est de représenter le monde entier, tel qu'il était connu à la date de sa confection, c'est-à dire en 1500. Si son auteur croyait à l'existence d'un nouveau continent, différent de celui qu'on connaissait avant les découvertes de Colomb, ce continent doit figurer d'une manière bien nette, car, dans un document de ce genre, un fait de cette importance géographique ne se démontre que par un tracé graphique qui ne puisse laisser place a aucun doute. Ortel n'est pas le cas ; si la ligne de côtes que montre ,1a carte à l'Ouestdes Antilles est celle d'un Monde Nouveau, comme on l'a dit, nous devons trouver le littoral asiatique plus loin, ainsi que l'indication de l'espace maritime séparant les deux continents, car, remarquons- le bien, les deux choses ne vont pas l'une sans l'autre. On ne peut pas imaginer l'existence d'un continent placé entre les extrémités occidentales du Vieux Monde et ses extrémités orientales, sans imaginer en même temps l'existence d'un océan autre que l'Atlantique s'étendant au delà du Monde Nouveau supposé.. Eh bien! non seulement la carte de La Cosa ne montre rien de semblable, mais elle donne une indication toute contraire, puisque elle est coupée, à l'jtLst, au milieu de l'Inde, de sorte que toute la partie orientale de l'Asie manquerait au planisphère, si ce n'est pas celle-là même qui figure à l'autre bout de la carte, à l'Ouest des Antilles.

On ne saurait donc trouver dans la célèbre carte de La Cosa aucun motif de croire que ce cosmographe avait conçu avant Vespuce l'idée que tout ou partie des nouvelles régions n'appartenait pas à l'Asie. Les cartes de Cantino, de Canerio et celle connue sous le nom de Kuntsmann n° 3, qui sont les. plus anciennes que nous ayons après celle de La, Cosa, motivent une observation du même genre. On sait qu'outre là -partie méridionale

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du Nouveau Monde ces cartes représentent le littoral oriental de l'Amérique du Nord depuis le Grônland jusqu'au Honduras ou à peu près, c'est-à-dire depuis le 65e parallèle Nord environ, jusque vers le 15e. Laissons de côté la question de savoir si, dans la pensée de ces cartographes, ce littoral était celui de l'Asie, toujours est-il que les côtes dont ils dessinent approximativement les contours sont celles de contrées appartenant à ces régions nouvelles que l'on venait de découvrir et que nous savons aujourd'hui être l'Amérique. D'où pouvait venir aces cartographes, en 1502, la connaissance de l'existence de cette partie du Nouveau Monde et de la forme relativement exacte qu'ils lui donnent ? A cette époque, les Cabot, les Gortereal et Vespuce étaient les seuls navigateurs qui eussent parcouru une partie du littoral de cette région ; mais ni les Cabot, ni les Cortereal n'étaient descendus jusqu'à la Floride et n'avaient pénétré dans le golfe du Mexique, Vespuce, au contraire, assurait avoir reconnu tout ce littoral et il était au service du Portugal quand Cantino et son copiste Canerio préparaient leur carte. Pourquoi dès lors chercher ailleurs que chez lui l'origine des informations données par ces cartes? On p'eut donc avancer que le témoignage des cartes du temps confirme les assertions de Vespuce.

Notre Florentin comprit- il que la vaste étendue de cette côte qu'il avait longée se prolongeait sans interruption en formant le littoral d'un seul continent ? On peut se le demander. Vespuce dit, en effet, dans sa première relation, qu'après avoir navigué à l'Ouest pendant un certain nombre de jours, il atteignit une terre inconnue qu'il jugea être continentale *, et qui se trouva être réellement une partie de l'Amérique centrale. Quand il donne la relation de son second voyage, entrepris peu après pour explorer une région voisine de la première, il maintient son opinion que les côtes qu'il reconnut alors appartenaient à la terre ferme 2.

Dans la partie de ses quatre relations consacrée à son troisième voyage, il omet dédire que la région parcourue alors était cette même terre continentale qu'il avait déjà vue deux fois, mais dans son Mundus Novus, qui est relatif à cette troisième navigation, il s'explique très nettement à cet égard, car il commence par rappeler qu'il a déjà donné des renseignements sur les terres que lui et ses compagnons ont cherchées et trouvées pré-

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cédemment : terres, ajoute-t-il^ qu'il est permis d'appeler Monde Nouveau, expression qui se retrouve plusieurs fois sous sa plume *. - Il semble donc que Vespuce eut tout d'abord là vision bien nette que ce n'est pas seulement 'la partie que nons appelons aujourd'hui Amérique du Sud qui formait un Monde Nouveau, mais que toute l'étendue delà côte qu'il avait suivie à ses différents voyages appartenait à la même formation continentale. Il est évident, cependant, qu'il ne s'arrêta pas à cette idée et qu'après mûres réflexions ou peut-être plus amples informations, il finit' par croire que l'Amérique du Sud seule devait' être considérée comme un continent distinct de celui auquel Colomb avait abordé*

C'est cette conception qu'il fit partager au monde. Les cartes de Cantino, deCanerio et celles dites de Kunstmann, qui sont toutes quatre de 1502, celle de Ruysch du Ptolémée de 1508, qui est la première carte gravée 'où figure une partie des nouvelles .régions, les publications de Saint-Dié en 1507, avec les Cartes de Waldseemuller qui les accompagnaient et d'autres qu'il serait facile de citer témoignent du fait. L'influence de Vëspuce sur la cartographie et la conception géographique du temps fut donc bien' plus grande que celle de Colomb. La thèse de celui-ci, qu'il avait mis à la voile en 1492 pour aller aux Indes par une nouvelle voie et qu'il y était allé, ne trouva que des oreilles incrédules. A part celle de La Cosa, il n'y a pas de cartes postérieures au retour de Colomb en 1493 montrant le monde comme il^croyait avoir constaté qu'il était, tandis qu'il en a un grand nombre traduisant la conception de Vespuce. Ce dernier se trompait en coupant par le milieu la grande formation continentale de l'hémisphère occidental et en faisant de sa partie australe une île; mais cette conception était bien plus près de la vérité que celle de Colomb, qui restait purement chimérique. Chaque découverte nouvelle à l'Ouest modifiait la forme et l'étendue du Monde Nouveau de Vespuce, mais le laissait subsister et le rapprochait de plus en plus de la réalité, tandis que celles de Colomb s'effaçaient rapidement et n'ont guère laissé de traces cartographiques.

Les relations de Vespuce donnent lieu à une autre remarque qu'il faut noter. C'est que, contrairement à Colomb, qui, tout en peignant les indigènes des îles nouvelles comme des gens naïfs, innocents, doués de vertus angéliques, croyait néanmoins aux hommes à queue, aux sirènes et à

des îles habitées par des femmes seules, lui, Vespuce, ne commet aucune

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SOCIÉTÉ DES AMERICAN ISTES DE PARIS

de ces erreurs. Il décrit les Indiens tels qu'ils sont réellement, c'est-à- dire barbares, grossiers, cruels et superstitieux. Il paie cependant, son tribut à la crédulité du temps et à la croyance au merveilleux si généralement répandue au moyen âge, quand il parle d'hommes à stature gigantesque et de femmes douées d'une longévité extraordinaire, mais ces traits sont exceptionnels chez lui et en général ses descriptions et ses peintures ne sont pas en contradiction avec celles des voyageurs plus récents et en position d'être mieux renseignés. Il y a là une preuve d'esprit d'observation et de bon jugement, qui est tout à l'honneur de ce navigateur si souvent mal compris et injustement censuré.

Amerigo Vespucci: l’explorateur oublié qui a nommé l’Amérique

L’âge de la découverte est certainement l’une des périodes les plus dramatiques de l’histoire européenne – une période de voyages révolutionnaires et de contacts avec le Nouveau Monde fascinant et mystérieux.

De nombreux navigateurs, explorateurs et capitaines éminents étaient fascinés par les possibilités d’un monde en dehors des frontières connues de l’Europe, un monde au-delà des étendues de l’océan. Dans ce nouveau monde, il y avait de nombreuses opportunités, y compris celles du commerce, de l’or, de la conquête et de la richesse.

Aujourd’hui, nous connaissons ce Nouveau Monde comme l’Amérique, mais savez-vous d’où vient son nom? Le célèbre navigateur florentin, l’homme qui est souvent éclipsé par Columbus, est celui qui a confirmé les « découvertes » de Columbus et a donné son nom au continent. Il est Amerigo Vespucci, et voici son histoire.

Portrait d'Amerigo Vespucci avec une carte. Peut-être peint par Cristofano dell'Altissimo. Source: domaine public

Portrait d’Amerigo Vespucci avec une carte. Peut-être peint par Cristofano dell’Altissimo. La source: Domaine public

Les débuts d’Amerigo Vespucci

Avant de commencer l’histoire de ce célèbre navigateur, nous devons parler du soi-disant Nouveau Monde. Le continent américain n’a pas été rencontré pour la première fois par Christophe Colomb, ni par Vespucci, comme on le croyait à l’époque. L’histoire a connu de nombreux marins à travers les âges et de nombreuses civilisations maritimes. Et une fois que vous partez pour l’océan, vous allez tôt ou tard découvrir l’Amérique.

Certains des premiers marins à atteindre l’Amérique étaient les Vikings. Sous la direction d’un Viking islandais, Leif Erikson, les Scandinaves ont réussi à traverser l’océan et à atteindre les côtes de l’Amérique du Nord. Cela s’est produit vers 1000 après JC, près de cinq siècles avant Christophe Colomb. En 1492, l’explorateur italien Christophe Colomb fut le premier Européen à atteindre les îles des Caraïbes. Mais par erreur, il pensait qu’il avait enfin atteint la périphérie de l’Asie, et ainsi nommé ces îles «Les Indes». C’était son compatriote et contemporain qui lui prouverait le contraire – Amerigo Vespucci.

Une représentation de Leif Eriksson découvrant les Amériques, peinte en 1893. (Christian Krohg / Domaine public)

Une représentation de Leif Eriksson découvrant les Amériques, peinte en 1893. (Christian Krohg / Domaine public )

Amerigo est né en 1454, dans la grande famille Vespucci, à Florence, en Italie. Les Vespuccis étaient une famille respectée originaire de Florence depuis plus de deux siècles. La plupart des gens ont lié leur nom à la noblesse italienne. Mais cela ne signifie pas qu’ils étaient une riche famille aristocratique. Au lieu de cela, ils étaient relativement pauvres et se livraient souvent au commerce et à d’autres activités commerciales.

Dès son jeune âge, Amerigo a été éduqué par son oncle, un frère dominicain du nom de Giorgio Antonio Vespucci. Même enfant, Amerigo a étudié les arts, la littérature, les mathématiques et surtout la géographie. Plus tard dans sa vie, il a été envoyé à l’Université de Pise, où il a fait des études supérieures. Pendant la jeunesse d’Amerigo et plus tard dans la vie, Florence – grâce à la Maison des Médicis – était un épicentre de l’art, de la littérature et des débuts de la Renaissance.

Finalement, Amerigo connaissait les membres de cette importante famille de Médicis et a ensuite embrassé une vie marchande. En tant que commerçant, il a acquis une position dans la célèbre maison de commerce de Lorenzo de ’Medici. En raison de sa naissance et de ses liens, Amerigo a obtenu le poste chez les Médicis, ces derniers recherchant des hommes capables. Le commerce à Florence exigeait une compétence en diplomatie, en discours et une bonne compréhension des affaires commerciales. Amerigo avait toutes ces compétences bien maîtrisées.

Portrait de Lorenzo de ’Medici du XVIe siècle. (Agnolo Bronzino / Domaine public)

Portrait de Lorenzo de ’Medici du 16 e siècle. (Agnolo Bronzino / Domaine public )

Après avoir reçu le poste, il s’est rapidement rendu à Barcelone en Espagne, comme l’exige son travail. La péninsule ibérique de cet âge était un endroit lucratif pour les affaires et l’aventure, en particulier à cause des explorateurs et des navigateurs portugais et espagnols.

Vespucci s’est engagé dans de nombreuses affaires en Espagne, en particulier à Séville, où il a dirigé l’équipement de navires espagnols utilisés pour des voyages de découverte. À cette époque, la Couronne de Castille s’est disputée avec Christophe Colomb et a rompu l’accord de monopole qu’ils avaient avec lui. Par la suite, ils ont commencé à délivrer des licences et à chercher d’autres navigateurs de premier plan pour naviguer vers les Antilles.

Quand l’Ocean Beckons: ses premiers voyages

Il s’intéresse de plus en plus à ces voyages d’exploration. On pense qu’à un moment donné, il est entré en contact et a navigué avec Christophe Colomb. Mais finalement, Vespucci a voulu continuer ses propres explorations. Il avait les préalables nécessaires – une bonne éducation, des relations fantastiques en Italie et en Espagne, une expérience de la voile et de nombreuses compétences en commerce, affaires, géographie et astronomie.

Il a navigué avec Alonso de Hojeda lors d’un de ses voyages, l’accompagnant en tant qu’astronome et marchand. Vespucci n’était pas un explorateur ordinaire, et c’était clair. En tant qu’homme érudit, il a poursuivi l’astronomie, étudiant les étoiles pendant leur navigation, espérant trouver le pôle céleste sud. Beaucoup croient qu’une fois qu’il a commencé sérieusement ces voyages à la voile, Vespucci a vraiment embrassé cette vocation et s’est complètement transformé d’un homme d’affaires en un savant et un navigateur.

De retour en Espagne, Amerigo Vespucci a décliné (pour des raisons inconnues) l’offre de trois navires et fournitures pour naviguer à nouveau pour le gouvernement espagnol. Mais voyant le succès du navigateur portugais Vasco da Gama, qui a réussi à naviguer sur le continent africain, Vespucci s’est rendu compte qu’il devait lui aussi naviguer pour les Portugais afin de faire les gros titres. Cela est également dû au fait que les Portugais disposent de navires beaucoup plus rapides et plus robustes que les Espagnols.

Portrait de Vasco de Gama. (António Manuel da Fonseca / Domaine public)

Portrait de Vasco de Gama. (António Manuel da Fonseca / Domaine public )

Par conséquent, Vespucci a acquis le commandement de trois navires portugais, sur lesquels il avait un contrôle complet. C’est à cette époque qu’il a effectué son deuxième voyage, qui est le premier que les savants ont confirmé comme authentique. Il est parti du Portugal en mai 1501, et il s’est donné pour mission de découvrir le soi-disant Détroit de Catigara , un passage que Ptolémée prétendait, dans ses écrits, conduire à l’Asie.

Trouver un tout nouveau monde

Au lieu de cela, ce voyage a effectivement emmené Vespucci le long des côtes de l’Amérique du Sud, mais c’est aussi celui qui finira par faire de lui un homme célèbre. Quand il s’est rendu compte qu’il était loin de l’Asie, il a su qu’il avait découvert un tout nouveau continent qui se situait entre l’Asie et l’Europe. Comme il avait une connaissance approfondie de la géographie et était conscient de ses imperfections et de ses incohérences, sa navigation le long de la côte et ses observations minutieuses lui ont permis de déduire qu’il s’agissait bien d’un continent inconnu de l’Europe.

Ancienne carte des Amériques de 1606. (Abraham Ortelius / Domaine public)

Ancienne carte des Amériques de 1606. (Abraham Ortelius / Domaine public )

Il s’est empressé d’écrire à Lorenzo Medici de ce qui est aujourd’hui le Cap-Vert. Il a décrit en détail les habitants de l’endroit où il a navigué, la flore et la faune, et la terre elle-même. C’est à partir de cette lettre, on peut comprendre que Vespucci était vraiment un savant et bien en avance sur son temps.

Dans la lettre aux Médicis, il a dit qu’il avait trouvé un nouveau continent, et a fait valoir des affirmations remarquables pour sa certitude. Il a parlé du nombre de personnes qu’il avait vues et il a expliqué que leur variété signifiait l’énormité de la terre, ainsi que la taille du littoral et la taille des rivières.

Quatre voyages et fausses lettres

Amerigo Vespucci a fait un total de quatre voyages vers le Nouveau Monde, même si les érudits ne sont pas certains de deux de ces voyages. La plupart des récits de ses voyages se trouvent dans plusieurs lettres écrites par Vespucci, qui détaillent ses explorations.

La première lettre affirmait que le voyage avait commencé en mai 1497 et s’était terminé en octobre 1498. Mais d’après les récits historiques, nous avons appris qu’à cette époque, Amerigo travaillait comme pourvoyeur de navire à Séville, et son premier voyage à la voile avec Hojeda a commencé en mai. de 1499. Par conséquent, de nombreux érudits pensent que cette lettre est en fait un faux créé dans les années qui ont suivi la mort de Vespucci, afin de donner une date antérieure à ses explorations.

Une autre lettre apparemment fausse attribuée à Vespucci est la soi-disant Mundus Novus lettre. Il a été présenté après la mort de Lorenzo Medici et regorge d’inexactitudes et de fausses allégations. Il en va de même pour une autre fausse lettre appelée Quatre voyages , qui aurait été écrit par Vespucci à Piero Soderini, le magistrat en chef de Florence. On pense que Soderini a écrit ces lettres par jalousie pour Lorenzo di Medici, qui avait reçu toute l’attention et la correspondance de Vespucci. Le contenu de cette lettre suit apparemment le modèle des voyages de Colomb et est aujourd’hui la source de la plupart des fausses croyances liées à Vespucci et à ses voyages.

Portrait posthume de Christophe Colomb, 1519. Il n'y a pas de portraits authentiques connus de Colomb. (Sebastiano del Piombo / Domaine public)

Portrait posthume de Christophe Colomb, 1519. Il n’y a pas de portraits authentiques connus de Colomb. (Sebastiano del Piombo / Domaine public )

Un navigateur qui n’a plus navigué

Après ses explorations révolutionnaires des Amériques et sa compréhension de celui-ci comme un nouveau continent, Vespucci est retourné au Portugal et y est resté jusqu’en 1504. Après cela, il est revenu à Séville en Espagne. Il avait de vastes plans pour faire d’autres explorations, mais celles-ci ont été interrompues lorsque le roi d’Espagne Ferdinand a proclamé Vespucci comme Major pilote d’Espagne en 1508. Ce poste l’obligeait à enseigner aux pilotes (navigateurs) de la flotte espagnole les compétences de navigation, d’astronomie et de cosmographie, qu’il avait maîtrisées et utilisées au cours de sa carrière.

Cela le plaça dans une position très importante, où il présida finalement la flotte espagnole et contrôla tous ses voyages, ainsi que tous les échanges entre l’Espagne et les colonies du Nouveau Monde. Malheureusement, il n’a pas occupé le poste trop longtemps, et il ne naviguerait plus jamais comme il le souhaitait. Amerigo Vespucci est décédé du paludisme le 22 février 1512. Il était marié mais n’avait pas d’enfants.

Un héritage pour durer éternellement

Vespucci a laissé un héritage éternel. Il était vraiment un homme des «premiers», un pionnier de l’exploration transocéanique et des longs voyages. Il a inspiré et formé toute une génération de futurs navigateurs, dont beaucoup ont continué son héritage et ont cherché à plusieurs reprises un passage vers l’Asie, en naviguant à la pointe de l’Amérique du Sud.

L'Amerigo Vespucci, un navire-école de la marine italienne, dédié au célèbre explorateur, est toujours utilisé de nos jours. (Stefano Garau / Adobe stock)

L’Amerigo Vespucci, un navire-école de la marine italienne, dédié au célèbre explorateur, est toujours utilisé de nos jours. ( Stefano Garau / Adobe stock)

Les réalisations d’Amerigo ont changé le sort de l’exploration maritime. Tout d’abord, Vespucci a été le premier homme européen à voir et à atteindre les côtes du Brésil et à explorer son littoral. Au cours de ses voyages, il a exploré environ 6 000 miles (~ 9 700 kilomètres) de littoral – un exploit qui n’a été accompli par aucun autre homme à ce jour. Il a également été le premier homme européen à franchir les côtes de la Colombie, de l’Argentine et de l’Uruguay, et le premier à découvrir les rivières Amazone, Plata et Pavie.

De plus, il a été le premier à découvrir l’existence du courant équatorial et à utiliser le cycle lunaire afin de déterminer avec précision une longitude précise. Mais bien sûr, sa réalisation la plus importante a été sa prise de conscience que les «périphéries d’Asie», que son Columbus contemporain a découvert, n’étaient pas du tout près de l’Asie, et qu’elles étaient en fait un nouveau continent. Et ce Nouveau Monde a été nommé Amérique, la forme féminine du nom d’Amerigo en latin. Un héritage pour durer éternellement.

Il est certain que Vespucci avait une compréhension avancée du monde qui l’entourait et qu’il était né au bon âge pour l’exploration. Il a étudié les récits de Marco Polo et de Ptolémée, ce qui l’a aidé à comprendre rapidement que les habitants et les paysages d’Amérique du Sud n’étaient en aucun cas des Asiatiques. Il a réussi à parcourir des longueurs extraordinaires et, grâce à cet exploit, il s’est rendu compte qu’une telle diversité de tribus indigènes, l’énormité du littoral et un climat doux, chaud et tropical étaient tous des signes révélateurs d’un nouveau continent. Cette réalisation a été l’une des découvertes les plus importantes de l’histoire européenne.

Une statue d'Amerigo Vespucci pour reconnaître ses réalisations et sa vie, Musée des Offices, Florence. (NICOLAS LARENTO / Adobe stock)

Une statue d’Amerigo Vespucci pour reconnaître ses réalisations et sa vie, Musée des Offices, Florence. ( NICOLAS LARENTO / Adobe stock)

Hélas, Amerigo Vespucci est souvent dans l’ombre de Christophe Colomb, qui a certes «découvert» le continent américain, mais sans le réaliser en tant que tel. En outre, le récit de la vie de Vespucci est souvent gâché par les débats concernant ses voyages et les fausses lettres, dont aucune n’a été créée par Vespucci lui-même. Au final, beaucoup s’accordent à dire qu’Amerigo Vespucci a fait trois voyages dans le Nouveau Monde, et tous savent qu’il a véritablement révolutionné le monde de la voile et de la navigation. Cependant, toutes ses actions et explorations sont souvent oubliées, car les âges qui l’ont suivi, ont rarement apporté de bien du légendaire Nouveau Monde.

Les références

Canaday, J. 2010. La vie d’Amerigo Vespucci. Université de Millersville.

Hoogenboom, L. 2006. Amerigo Vespucci – Une biographie de source primaire. Groupe d’édition Rosen.

Ray, K. 2004. Amerigo Vespucci: explorateur italien des Amériques. Groupe d’édition Rosen.

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Le Nouveau Monde d’Amerigo Vespucci

Amerigo Vespucci naquit à Florence en 1454 ; il disparut en 1512 : il est le contemporain presque exact de Christophe Colomb (Gênes, 1451-1506), dont, pour certains, il tenta d’usurper la gloire. Protégé des Médicis, il fit un court séjour en France, puis s’installa à Séville au service d’un armateur. C’est là qu’il connut vraisemblablement Colomb. Vespucci s’occupe de l’armement du deuxième voyage de Colomb en 1493, mais il ne voyage pas. Dans ces années, on pense que Colomb a découvert des îles situées à l’Est de Cipangu, ces contrées d’Asie extrême-orientale signalées par les voyageurs occidentaux du Moyen Âge, dont Marco Polo. Vespucci pense qu’il y a autre chose : un continent inconnu ? En 1497, il participe au voyage d’Oreda, le premier de trois ou quatre sur lesquels il embarqua, parfois comme second sur les navires. Le premier voyage le mène le long du golfe du Mexique, peut-être jusqu’en Floride et à la baie de la Chesapeake ; le deuxième le conduit du Venezuela (Petite Venise dont les huttes sur pilotis évoquent la cité italienne) aux côtes du Brésil qu’il va décrire avant Cabral (« découvreur » du Brésil en 1500) ; le troisième, financé par le Portugal, permet à Vespucci de pénétrer un peu à l’intérieur du Brésil, de connaître les mœurs variées des populations (dont l’anthrophagie rituelle des Tupinambas) et de créer quelques mythes sud-américains récurrents ensuite (les géants et les amazones) ; il va aussi très au Sud, vers l’Argentine actuelle (rio de la Plata) et les Malouines à la recherche d’un passage vers l’Ouest (l’Asie, toujours….); le quatrième qui explore le nord du Brésil (Bahia) est un échec. Les journaux de bord de Christophe Colomb seront connus seulement au XIXe siècle. Vespucci publie aussitôt les relations de ses voyages : une lettre à son protecteur Pier Francesco de Médicis, le Mundus novus et la Lettera. Ses textes, contrairement aux journaux du très austère Colomb, s’intéressent au realia et aux mœurs locales, aux individus des deux sexes… Le Mundus novus eut un succès extraordinaire ; cette plaquette publiée en 1504 fut immédiatement traduite et publiée dans les diverses langues de l’Europe : italien, français, tchèque, etc. Il témoignait que c’était un « nouveau monde », et non quelques îles, qui avait été découvert. Le cartographe Waldseemulller en voit un exemplaire à Paris et décide de publier à Saint-Dié, en Lorraine, une nouvelle édition illustrée de la Cosmographie  de Ptolémée (1507), il orne cette édition d’une nouvelle carte un monde intégrant les nouvelles découvertes auxquelles il donne le nom d’America, en l’honneur de l’auteur du Mundus novus. Sur la carte, il ajoute au portrait de Ptolémée celui de Vespucci, accompagné d’une réduction curieuse de la carte, où apparaît pour la première fois le contour de l’Amérique, dont la côte Pacifique qui était alors inconnue des Européens et qu’il situe à l’Est du Japon et de la Chine du Nord. L’iconographie du Mundus novus témoigne que ces découvertes sont attribuées non aux voyageurs, mais à leur mandants, en particulier à Ferdinand d’Aragon, et que la représentation des nobles sauvages, qui aura tant de succès ensuite n’en est pas absente, malgré ou grâce aux rites anthropophages, au goût de la guerre et à l’érotisme de ces populations dénudées comme au Paradis.

Le texte Le Nouveau Monde. Les voyages d’Amerigo Vespucci (1497-1504). Traduction, introduction et notes de Jean-Paul Duviols, Paris, Éditions Chandeigne, Paris, 2005.

Etudes - Alexandre de Humboldt, Examen critique de l'histoire, de la géographie du Nouveau Continent et des progrès de l'astronomie au quinzième et au seizième siècles, Paris, 1836-1839 (volumes IV et V consacrés à Vespucci). - Henry Vignaud, Americ Vespuce (1451-1512), Paris, 1917. - Stephan Zweig, Amerigo, (trad. française :1992). - Luciano Formisano, Amerigo Vespucci, Lettere de viaggio , Milano, Mondadori, 1985. - Roberto Levillier, América la bien llamada, Buenos Aires, 1948

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Quel est le but du voyage de Amerigo Vespucci?

Table des matières

  • 1 Quel est le but du voyage de Amerigo Vespucci?
  • 2 Quel est le premier voyage de Amerigo Vespucci?
  • 3 Ou à voyager Amerigo Vespucci?
  • 4 Comment est mort Amerigo Vespucci?
  • 5 Quand y a-t-il eu un voyage de Vespucci?
  • 6 Quelle est la date de la mort de Vespucci?

À partir de ce moment, les voyages pour explorer et exploiter les richesses des nouvelles terres sont autorisés. En 1499, Amerigo s’embarque dans le premier de ceux-ci, dont le capitaine est Alonso de Ojeda, pour arriver aux côtes de l’actuel Venezuela.

Quel est le premier voyage de Amerigo Vespucci?

Le premier voyage attesté, entre mai 1499 et juin 1500, réunit quatre navires partis d’Espagne sous le commandement d’Alonso de Ojeda. Vespucci, chargé d’un navire, quitte Ojeda après avoir touché les côtes de la Guyane. Faisant route vers le sud, il semble avoir découvert l’embouchure de l’Amazone.

Ou à voyager Amerigo Vespucci?

Amerigo Vespucci partit de Lisbonne, le 10 mai 1501, avec trois vaisseaux portugais . Il arriva au cap St-Augustin, et côtoya presque tout le Brésil, atteignant même la Patagonie . Assailli par les tempêtes, il fut obligé de revenir au Portugal, où il arriva le 7 décembre 1502.

Qui a découvert le continent américain avant Colomb?

Nous pensons tous que Christophe Colomb a découvert l’Amérique en 1492. C’est faux. Il s’agit en réalité d’un explorateur viking, Leif Erikson.

Quel continent Amerigo Vespucci A-t-il atteint?

Aujourd’hui, tout le monde retient la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb. L’Histoire nous a appris que ce dernier a débarqué en octobre 1492, croyant découvrir les Indes. Mais nous devons le mot Amérique à un autre homme : Amerigo Vespucci.

Comment est mort Amerigo Vespucci?

Paludisme Amerigo Vespucci/Cause de la mort

Quand y a-t-il eu un voyage de Vespucci?

Quelle est la date de la mort de vespucci.

Quelle est l’expédition de Vespucci?

Quels sont les objectifs de Vespucci?

https://www.youtube.com/watch?v=P25tPPYep7Y

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  1. 30 Amerigo Vespucci Facts: The Man Who Named New World

    premier voyage de amerigo vespucci

  2. Amerigo Vespucci Voyages Map

    premier voyage de amerigo vespucci

  3. Amerigo Vespucci Voyages Map

    premier voyage de amerigo vespucci

  4. amerigo vespucci decouverte» Info ≡ Voyage

    premier voyage de amerigo vespucci

  5. L'Amerigo Vespucci, du nom du navigateur italien

    premier voyage de amerigo vespucci

  6. Carte montrant l'Amerigo Vespucci 1507 Photo Stock

    premier voyage de amerigo vespucci

COMMENTS

  1. Amerigo Vespucci

    Amerigo Vespucci, né le 9 mars 1454 dans la république de Florence, et mort le 22 février 1512 à Séville (royaume de Castille), est un commerçant, navigateur et explorateur florentin, dont le prénom a servi en 1507 pour baptiser le nouveau monde (America [n 1]).. Entre 1497 et 1504, il participe à quatre voyages de l'âge des grandes découvertes, à la suite de ceux de Christophe ...

  2. VESPUCCI AMERIGO (1454-1512)

    Le premier voyage attesté, entre mai 1499 et juin 1500, réunit quatre navires partis d'Espagne sous le commandement d'Alonso de Ojeda. Vespucci, chargé d'un navire, quitte Ojeda après avoir touché les côtes de la Guyane. Faisant route vers le sud, il semble avoir découvert l'embouchure de l'Amazone.

  3. Amerigo Vespucci

    Le 10 mai 1497, l'explorateur Amerigo Vespucci entreprend son premier voyage. Lors de son troisième voyage, le plus réussi, il découvre les actuels Rio de Janeiro et Rio de la Plata. Croyant avoir découvert un nouveau continent, il appela l'Amérique du Sud le Nouveau Monde.

  4. Amerigo Vespucci

    Selon la Carta a Soderini, une lettre datée du 10 septembre 1504 est envoyée au chef de la république de Florence, le premier voyage d'Amérigo Vespucci aurait eu lieu entre 1497 et 1499. Les explorateurs se seraient rendus aux Canaries, puis ils auraient mis le cap à l'ouest.

  5. Amerigo Vespucci (1454

    Selon toutes vraisemblances, Berardi participe au financement du premier voyage de Colomb outre-Atlantique. Vespucci fait à cette occasion la connaissance du navigateur génois et à son retour des Antilles l'accompagne à Barcelone où il est reçu solennellement par Ferdinand d'Aragon et Isabelle de Castille.

  6. VESPUCCI, Amerigo (1454-1512) : Universalis Junior

    Amerigo Vespucci fut un explorateur italien. Il donna son nom aux Amériques, bien qu'il ne fût pas le premier Européen à les explorer. En effet, il traversa l'océan Atlantique plusieurs années après le premier voyage de Christophe Colomb. Amerigo Vespucci naît à Florence (Italie) en 1454. En 1491, il part vivre en Espagne, où il ...

  7. Vespucci, amérigo

    Vespucci commença son premier voyage vers le Nouveau Monde le 10 mai 1497 et revint en 1498. Sa compagnie comprenait trois navires, fournis par le roi Ferdinand de Castille, et explora la côte nord de l'Amérique du Sud avec un débarquement au Brésil ou en Guyane.

  8. Amerigo Vespucci

    Entre 1497 et 1504, il participe à quatre voyages de l'âge des grandes découvertes, à la suite de ceux de Christophe Colomb (qui a entrepris son premier voyage en 1492), les deux premiers au nom de l' Espagne (1499-1500), et deux autres pour le Portugal (1501-1502).

  9. Le Nouveau Monde. Les voyages d'Amerigo Vespucci (1497-1504 ...

    Les voyages d'Amerigo Vespucci (1497-1504).- Traduction, introduction et notes de Jean-Paul DUVIOLS, Paris, Chandeigne, 2005.- 304 p. Voilà une légende qui a la vie dure, encore plus que celle de l'insularité de la Californie, parce que l'objet en est moins matériel : Amerigo Vespucci serait un vilain Monsieur qui prétendrait avoir fait quatre voyages, comme Christophe Colomb, et qui lui ...

  10. Le premier voyage de Amerigo Vespucci définitivement expliqué dans ses

    Le premier voyage de Amerigo Vespucci définitivement expliqué dans ses détails : Varnhagen, Francisco Adolfo de (1816-1878) : Free Download, Borrow, and Streaming : Internet Archive. by. Varnhagen, Francisco Adolfo de (1816-1878) Publication date. 1869. Usage. Public Domain Mark 1.0. Topics.

  11. Amerigo Vespucci : Un nom pour l'Amérique

    Dans la première de ses lettres, Mundus Novus, qu'il adresse à Lorenzo de Pier Francesco au mois de mai 1503, Vespucci raconte son voyage sous pavillon portugais.

  12. Le premier voyage de Amerigo Vespucci définitivement expliqué dans ses

    Le premier voyage de Amerigo Vespucci définitivement expliqué dans ses détails : Varnhagen, Francisco Adolfo de, Visconde de Porto Seguro, 1816-1878 : Free Download, Borrow, and Streaming : Internet Archive.

  13. DANS LE SILLAGE D'AMERIGO VESPUCCI

    L'hypothétique premier voyage d'Amerigo Vespucci l'aurait conduit à longer une grande portion des rivages de l'Amérique centrale, du Mexique et des États-Unis actuels, des côtes du Costa Rica (ou du Honduras) jusqu'à la baie de Chesapeake (sur la côte du Maryland et de la Virginie) : assurément un exploit, dont on ne connaît rien, pas même le no...

  14. Le nouveau monde : les voyages d'Amerigo Vespucci (1497-1504)

    Le nouveau monde: les voyages d'Amerigo Vespucci (1497-1504) Amerigo Vespucci. Editions Chandeigne, 2005 - America - 303 pages. Dans un style vivant et imagé, Amerigo Vespucci fut...

  15. BnF

    BnF - Les cartes marines. C'est Amerigo Vespucci qui le premier évoque un Nouveau Monde, dans une lettre adressée à Laurent de Médicis et publiée en 1503. Il participe à quatre voyages outre-Atlantique dont l'un au moins était entrepris pour le compte du roi du Portugal.

  16. Amerigo Vespucci.

    Si l'on suit les dates données par l'abbé Bandini ( Vita e Lettere di Amerigo Vespucci, 1745), c'est le 10 mai 1497 (deux ans plus tard selon les sources espagnoles), qu'il commença son premier voyage, et partit de Cadix avec cinq vaisseaux, sous les ordres d' Alonzo de Ojeda.

  17. Le nom de l'Amérique vient-il d'Amerigo Vespucci

    Published: January 20, 2022 1:46pm EST. Allégorie du voyage d'Amerigo Vespucci vers les Amériques, Estampe, 1589. Musée du Nouveau Monde, La Rochelle. Nous avons généralement appris à...

  18. Les voyages et la mauvaise réputation d'Amerigo Vespucci

    Au tournant des 15èmes et 16èmes siècles, le navigateur florentin Amerigo Vespucci a effectué plusieurs voyages vers le "Nouveau Monde" à qui il laissera un nom : "Amérique". Aujourd'hui je parlerai d'un voyageur, lecteur, héritier et compatriote de Marco Polo.

  19. Americ Vespuce, ses voyages et ses découvertes devant la critique

    Gomme il était de notorité publique que la découverte de Paria appartenait à Colomb, et comme le premier voyage de Vespuce ne fut d'abord connu que par le texte latin de Jean Basin où le nom de Paria est substitué à celui de Lariab, on crut que le navigateur - florentin avait voulu s'attribuer un mérite qui revenait incontestablement au ...

  20. Amerigo Vespucci: l'explorateur oublié qui a nommé l'Amérique

    Au cours de ses voyages, il a exploré environ 6 000 miles (~ 9 700 kilomètres) de littoral - un exploit qui n'a été accompli par aucun autre homme à ce jour. Il a également été le premier homme européen à franchir les côtes de la Colombie, de l'Argentine et de l'Uruguay, et le premier à découvrir les rivières ...

  21. Amerigo Vespucci : l'homme à l'origine du mot Amérique

    Amerigo Vespucci, qui avait travaillé à préparer les voyages de Colomb et s'était passionné pour ses découvertes, déclare que les terres en question ne peuvent être un territoire d'Asie et qu'il s'agit d'un « nouveau monde ». Il prévoit donc un nouveau voyage d'exploration en 1499.

  22. Le Nouveau Monde d'Amerigo Vespucci

    Le premier voyage le mène le long du golfe du Mexique, peut-être jusqu'en Floride et à la baie de la Chesapeake ; le deuxième le conduit du Venezuela (Petite Venise dont les huttes sur pilotis évoquent la cité italienne) aux côtes du Brésil qu'il va décrire avant Cabral (« découvreur » du Brésil en 1500) ; le ...

  23. Quel est le but du voyage de Amerigo Vespucci?

    En 1499, Amerigo s'embarque dans le premier de ceux-ci, dont le capitaine est Alonso de Ojeda, pour arriver aux côtes de l'actuel Venezuela. Quel est le premier voyage de Amerigo Vespucci? Le premier voyage attesté, entre mai 1499 et juin 1500, réunit quatre navires partis d'Espagne sous le commandement d'Alonso de Ojeda.